mardi 17 décembre 2019

Conseil municipal du 16 décembre 2019 : Question orale sur une réunion organisée par le Maire

Question


Mes chers collègues,

Le 11 décembre 2019, les Bellifontains étaient invités à débattre sur l'avenir de Fontainebleau dans 10 ans, lors d’une réunion publique à la médiathèque, présentée par le Maire et un certain Michel WIBAULT du " The Yellow Submarine Group ".



Il a été annoncé un travail en intelligence collective. Cependant, les interventions du public étaient limitées à 30 secondes et on ne répondait pas vraiment aux thèmes annoncés, ou alors de manière inconséquente.

Je prends trois exemples, tirés du tract :
- D’abord, et je cite: " Au sud de Fontainebleau, un nouveau quartier à quoi doit-il ressembler ? ". Le présentateur s'est bien gardé de faire mention des Subsistances. Il a mentionné uniquement de 12.000 m² de construction future, alors que le Maire dans sa lettre du 6 décembre 2019, lors de l’enquête publique, faisait état de 36.000 m². Cela confirme au passage la véracité d’un document révélé par un lanceur d’alerte en termes d’objectifs de bétonnage.

- Ensuite, et je cite :" comment continuer à aider nos commerces de proximité ?". La municipalité refuse de répondre à une demande de communication d'informations sur l'état de nos commerces.  Elle dénote la volonté de ne pas dévoiler une régression que tout le monde ressent.

- Enfin, et je cite " comment se déplacer demain ? " alors que le Maire de Fontainebleau encourage un accroissement de la population par le béton engendrant encore des navetteurs dans un contexte où la ligne R du transilien est saturée.

J’avoue avoir été également surprise d’apprendre sur ce tract, l’existence d’ateliers dits " de Fontainebleau " organisés par le Maire depuis juin 2019, certainement dans un cercle fort restreint puisque seul ce tract les rend publics, mais après coup.

Je ferai remarquer que l’affichage municipal faisait la promotion, au logo de la Ville, d’une réunion publique "Fontainebleau 2030 " le 30 juin 2018. Le bulletin municipal de septembre 2018 qui rendait compte de cette réunion annonçait "une phase de concertation avec différents moyens ", peut-être ces fameux ateliers.
Un électeur normal peut-il faire le lien entre ces deux démarches et considérer légitimement qu’il s’agit de la même ?

Je souhaiterais donc avoir des éclaircissements sur le statut de cette réunion car la distinction n’est pas très claire. 
Je pense que le public a le droit notamment de savoir s’il s’agissait d’une réunion organisée par un candidat lambda en pleine campagne, ou comme l’indiquait le tract, organisée par " Frédéric Valletoux, Maire de Fontainebleau ", ce qui laisserait croire à une réunion organisée par la collectivité, comme plusieurs participants l’avaient compris. 


Réponse


M. Valletoux a répondu en substance qu'il en était l'organisateur en sa qualité de Maire dans le cadre de la politique de la mairie.


Il m'a indiqué que pour le terrain disponible (à bétonner donc) ce n'était pas 12.000 m² mais 120.000 m².

Je lui ai répondu que c'était pourtant ce qu'il avait bien projeté ! C'est d'ailleurs encore pire !

Preuve à l'appui :




Conseil municipal du 16 décembre 2019 : Site patrimonial remarquable (SPR)

Note : le site patrimonial remarquable est un règlement qui vise à protéger le patrimoine classé et inscrit : il substitue une sorte de cahier des charges à l'opportunité de l'avis de l'architecte des bâtiments de France, qui reste consulté, son périmètre est en cours de définition à Fontainebleau et Avon.

Le document présenté paraît d'une grande qualité et montre une approche très fine de notre agglomération, je tiens à le dire.

Cependant, par contraste, des anomalies liées à des velléités de bétonnage sans contrainte apparaissent plus clairement.

Si le rapport de présentation du périmètre n'a pas vocation à préparer le contenu du règlement du site patrimonial remarquable, on notera que les constructions contemporaines ne sont pas prises en considération, le mot contemporain n'apparaissant qu'à trois occurrences. Certes, les auteurs en dénoncent l'impact négatif. Cela augure mal pour leur régulation.
Il existe certaines erreurs sans gravité par exemple, l'inclusion du terrain de l'ancien abattoir, alors que le terrain est désormais inconstructible et en forêt domaniale.


Nos collègues élus et les associations d'Avon se pencheront sur leur Ville, mais on peut-être étonné que les Hauts d'Avon au sud de la rue Gambetta ne soient pas dans le périmètre. 


Quant à l'exclusion du secteur du Parc du Bel Ebat ou du Bois des Carmes et de l'ensemble des espaces entourant le Prieuré des Basses Loges, complément indispensable du monument historique, il s'agit d'une erreur incompréhensible, qui entraîne une réduction des abords protégés qui avait déjà été réduits précédemment.


Sur Fontainebleau, ce qui est très critiquable est d'exclure certaines zones qui sont caractère patrimonial exceptionnel pourrait constituer une menace pour le patrimoine protégé.
On constate que le projet de périmètre exclue volontairement les terrains du Bréau et des Subsistances.

C'est très critiquable puisque l'on est en visibilité ou co-visibilité des Héronnières (anciennes écuries de Louis XV, entièrement classées au titre des Monuments historiques par l’arrêté du 10 octobre 2008 (modifié par l’arrêté du 22 janvier 2009) et du Domaine National du Palais.
On a bien compris que ce choix était déterminé d'abord par la volonté de bétonnage sans qualité des quartiers militaires du Sud.

Je note que cette volonté d'exclure l'avis de l'architecte des bâtiments de France s'oppose directement à l'engagement de le consulter, qui avait pourtant mis en avant dans le projet de modification du plan local d'urbanisme du secteur Subsistances (notamment pour les dérogations de hauteur selon l'article 10 du projet de règlement). 



La Direction Départementale des Territoires dans sa lettre du 18 octobre 2019 l'avait pourtant vu comme une garantie, certes insuffisante, mais un premier pas obligatoire. Cette règle sera avec le SPR privée de fondement juridique et démontre que la qualité architecturale et paysagère est le dernier des soucis de la municipalité.

Cette dérogation est de nature à mettre en péril le projet de classement UNESCO : je le dis tout net : si la municipalité n'a rien à cacher qu'elle accepte d'étendre le contrôle au sud du Château ! Sinon, on saura ses véritables intentions : classer ce qui est déjà protégé en grande partie et déclasser ce qu'elle veut bétonner.

Conseil municipal du 16 décembre 2019 : budget primitif pour 2020


BUDGET PRIMITIF



Le dernier budget de la mandature est l’occasion de faire une rétrospective des dernières années, ce qui éclairera d’un jour saisissant le vote de ce soir.

 

1. Les recettes


Je propose de commencer par les recettes entre l’exercice 2005 et les crédits 2019.

La majorité actuelle a bénéficié de recettes supplémentaires :
D’une part, l’impôt avec des excédents liés soit à des augmentations des bases soit à des décisions volontaires d’augmentation des taux 

- en 2005, on prenait 12,2 M€ d’impôts
- en 2019, on prenait 15 M€ d’impôts
La différence de montant annuel avec 2005 a donné un produit total de 19 M€ d’impôt en plus soit 1,4 M€ en moyenne supplémentaire par an.



D’autre part, 18,5 M€ de produits exceptionnels ont été recueillis, la plupart du temps en raison de cessions du patrimoine des Bellifontains.




Le tout a représenté 37,5 M€ de l’effort des bellifontains récent ou passé, puisque le patrimoine a été payé avec les impôts.

2. Les dépenses investissement


Cet argent pris sur les contribuables Bellifontains a t-il été utile et bien utilisé ?
On sait déjà que la majorité n’a pas affecté ses recettes à l’amortissement définitif des dettes communales, liés à un passé douloureux.

Il y avait 19,5 M€ de dettes en 2005, géothermie comprise, en 2019 le stock était de 17,7 M€, et en 2020 on ajoutera 2,9 M€ (en tenant compte de l’amortissement) soit 20,6 M€, sans le prétexte de la géothermie.

C’est donc dans l’investissement que les recettes seront utilisées,

Certains investissements, je l’ai souligné par le passé, sont justifiés :
- la bibliothèque, encore que l’on puisse discuter des aménagements, de l’isolation sonique aussi
- l’Église,
- les écoles

D’autres sont le fruit d’une volonté de marquer son temps comme le ratage de la place de la république, ou le Grand Parquet, gouffre financier qui malgré son transfert nous coûte encore par le biais de la dotation de compensation versé à l’intercommunalité,

Enfin, certains ont été carrément négligés comme la voirie, en très mauvaise état, et  qui malgré des demandes et des demandes répétées, n’a jamais fait l’objet d’un état des lieux. Incompétence caractérisée ou volonté de cacher la vérité, un peu des deux. Je note aussi que les travaux passage Ronsin, qui était privé, seront désormais payés par les bellifontains,

Il est donc établi de manière absolue, par l’absence récurrent de réponses à mes questions et donc de contestation de mes conclusions, que la majorité actuelle est incapable de répondre aux besoins des Bellifontains et a choisi des priorités que ses successeurs vont payer très chers.

3. Les depenses fonctionnement


A-t-on fait mieux pour le fonctionnement ?

D’abord on soulignera le refus de fournir un état des lieux concernant les services publics gérés par la Ville, tant en matière de besoins du public que du coût. Les adjoints aux finances comme ceux des autres fonctions sont responsables personnellement de ces cécités.

Certains membres de la majorité se disent pour les droits de l’homme et même républicains.
Il me sera permis de leur donner connaissance de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 :
Article 14
Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
Article 15
La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.

Eh bien à Fontainebleau, le maire n’est pas capable de donner des précisions sur le fonctionnement des services payés par les citoyens de la République.

On peut quand même avec le peu d’indications données en venir au choix budgétaire : le budget de la police municipale est de 616 k€ alors que les indemnités des élus et le budget publicité représentent  475 k€.
On ajoutera que le budget fêtes et cérémonies est de 1.235 k€, ce qui relative les choix fait par la majorité.

Il est remarquable de noter que l'on a jamais eu d'analyse de la délinquance ni des besoins des services de police, le budget est donc voté sans aucun rapport avec ce qui est nécessaire. La majorité a préféré des caméras à l'humain, sans que l'on puisse savoir si cela fonctionne. Et que l'on ne me dise pas le contraire, jamais on a eu de statistiques.

On n’a pas une impression de lisibilité des politiques municipales mais d’un coup par coup permanent.

Conclusion


Bref, pour conclure, c’est un grand sentiment de gâchis qui s’empare de nous lorsque l’on lit les chiffres d’une ville qui ne sait pas où elle va et qui ne sait même pas ce qu’elle fait. Et que l’on ne m’abuse pas avec des paroles, cela ne m’intéresse pas : je veux des documents précis.

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Débat


Comme toujours aucune réponse du maire, très acrimonieux, qui au lieu de se mettre en position de débatteur a préféré faire tourner l'affaire aux personnalités.
Il m'a attaquée sur mon rôle de membre du service comptable (avant 2008 !) et notamment sur le fait que je refusais soit-disant de faire les titres de recette des loyers des immeubles communaux.
Une attaque illégale car fondée sur la pseudo révélation des éléments du dossier d'un agent public (couvert par le secret légal), mais surtout totalement fausse, car aucune accusation de ce type ne m'a jamais été reprochée. Il faut vraiment qu'il soit tombé bien bas pour se livrer à la calomnie.

mardi 26 novembre 2019

Réunion publique du 4 décembre 2019 sur l'aménagement des terrains militaires

Dans le cadre de la prolongation de l’enquête publique jusqu’au 6 décembre 2019 sur la modification n°10 du PLU, une réunion d’information et d’échanges est organisée par M. Roland DE PHILY, commissaire enquêteur. La réunion aura lieu le mercredi 4 décembre à 19h dans le salon d’honneur de l’Hôtel de ville de Fontainebleau.

C'est l'occasion de regarder ce que l'on nous propose comme nouveau bétonnage  et qui a été révélé aux élus et associations par un lanceur d'alertes :




































lundi 18 novembre 2019

Conseil municipal du 18 Novembre 2019 : Avis sur le Projet de règlement local de publicité

Un mobilier urbain dit "sucette" (au coin de la rue des pins) : 
exemple de ce qu'il ne faut pas faire et qui sera pourtant autorisé encore ...


Je pense qu'il conviendrait de modifier le projet du règlement en ce qui concerne la présence du mobilier urbain porteur de publicité. 
Je précise que je m'étais abstenue en Conseil communautaire, lors de l'arrêt du dossier, mais j'ai eu des précisions qui m'inciteront à voter contre si l'on ne retient pas mes propositions. 

J'explicite ici. Le règlement national de publicité qui figure au code de l'environnement interdit la publicité dans le périmètre des monuments historiques, ce qui est le cas à Fontainebleau et Avon, et dans les sites inscrits, à Fontainebleau donc, ainsi que dans les sites patrimoniaux remarquables dont un, est en cours d'établissement.  Il s’agit d’un dispositif réglementaire pour la protection des abords des monuments historiques, ça risque d’être incohérent avec le maintien de la publicité).

On peut déroger à cette interdiction relative par une zone de publicité restreinte prévue par le Règlement Local de Publicité Intercommunal RLPi. 

On constate que le mobilier urbain publicitaire (note : max 2m² sur une des deux faces) restera autorisé à l'identique dans le nouveau règlement comme dans l'ancien (zone nouvelle ZP1a, sur les "centralités commerçantes patrimoniales"). 
Et ce, malgré d'une part, le constat d'un patrimoine exceptionnel par le rapport de présentation et d'autre part, malgré l'opinion d'associations aussi prestigieuses que Paysages de France ou plus locale, comme Fontainebleau Patrimoine. 

La justification économique invoquée très rapidement pour justifier des publicités pour le commerce local, n'est nullement prouvée par le rapport de présentation par d'irréfutables statistiques. On constatera d'ailleurs que la majorité des publicités n’ont rien de locales. 

Aucun motif ne justifie que l'on n'interdise pas cette pratique alors qu'elle restera interdite à Barbizon : les mêmes causes devraient produire les mêmes effets. 

Plusieurs résidents du centre ville se plaignent d'une présence trop forte de ce mobilier commercial et quelques fois des nuisances visuelles sinon auditives du fait de la motorisation.

Certaines associations m'ont demandé si dans la zone centre ville il y aurait encore de l'affichage associatif et d'opinion, qui leur semblent omises au seul profit de lucratives concessions : on peut se le demander en effet. Il me semble que l'on aurait pu prévoir des règles qui tirent les conséquences de ce patrimoine esthétique et des paysages urbains en réduisant la densité du mobilier urbain publicitaire. On notera que la Communauté d’agglomération a accepté, sous la demande de l'Architecte des Bâtiments de France, de réduire la publicité sur les abribus, mais aucune règle sur ce point n'a été transcrite dans le Règlement Local de Publicité Intercommunal RLPi. 

Il m'apparaît qu'il faudrait faire une réduction de la densité sinon l'interdiction de ces mobiliers urbains, ou au moins la fixation d'emplacements plus discrets, réduits au strict nécessaire pour la bonne information du public. 

J'ajoute qu'il y a une erreur dans le plan qui classe en zone d'activités dite ZP3 (Zones d'activités et parcs tertiaires) des établissements d'enseignement comme l'IUT ou le lycée François Couperin ou l'INSEAD.



jeudi 7 novembre 2019

CADA du 7 novembre 2019 : les documents sur le commerce bellifontain

Avis n° 20184485 du 07 novembre 2019 

Madame Monique FOURNIER a saisi la commission d'accès aux documents administratifs, par courrier enregistré à son secrétariat le 19 septembre 2018, à la suite du refus opposé par le maire de Fontainebleau à sa demande de copie, en sa qualité de conseillère municipale de Fontainebleau, de préférence par courrier électronique, des documents suivants : 
1) les comptes rendus du Comité local du commerce et de l'artisanat depuis sa création ; 
2) le diagnostic réalisé par l'Observatoire du commerce, ainsi que ses autres travaux ; 
3) les justificatifs concernant l'emploi de l'aide reçue au titre du Fond d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce (FISAC) et le rapport présentant les effets de l'aide reçue remis au ministre chargé du commerce et de l'artisanat (décret n° 2003-107 du 5 février 2003 relatif au Fond d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce, article 7). 

La commission rappelle, à titre liminaire, qu'elle n'est pas compétente pour se prononcer sur les droits d'information que les conseillers municipaux tirent, en cette qualité, de textes particuliers tel l'article L2121- 13 du code général des collectivités territoriales, qui dispose que : « Tout membre du conseil municipal a le droit, dans le cadre de sa fonction, d'être informé des affaires de la commune qui font l'objet d'une délibération ». Toutefois, cette circonstance ne fait pas obstacle à ce que les élus puissent se prévaloir du droit d'accès prévu par le livre III du code des relations entre le public et l'administration, qui est ouvert à toute personne, indépendamment des fonctions qu'elle exerce ou des mandats qu'elle détient. 

En réponse à la demande qui lui a été adressée, le maire de Fontainebleau a informé la commission qu'il avait, par courrier du 19 avril 2019, transmis à Madame FOURNIER les seuls comptes rendus du Comité local du commerce et de l'artisanat en sa possession, à savoir ceux du 23 janvier 2014 et du 2 octobre 2014. 

La commission ne peut dès lors que déclarer la demande sans objet sur le point 1). S'agissant des points 2) et 3), en l'absence d'information fournie par le maire de Fontainebleau, la commission considère que ces documents, s'ils existent, sont communicables à toute personne qui en fait la demande, en application de l'article L311-1 du code des relations entre le public et l'administration, le cas échéant après occultation des informations dont la communication porterait atteinte au secret des affaires, conformément au 1° de l'article L311-6 et à l'article L311-7 de ce code. 

dimanche 15 septembre 2019

Valletoux ou l'infidélité en politique

"Ce n'est pas la girouette qui tourne c'est le vent" disait Edgar Faure.

En voilà un qui a fait de cet adage son credo !

Retraçons l’itinéraire politique de Frédéric Valletoux :

Cela a commencé en octobre 2005, dans le dos de ses colistiers de la première équipe. Le nouveau sans étiquette, n'avait pas hésité à adhérer à l'UMP - sans vraiment les prévenir au départ - dans une lettre de novembre 2005 à Nicolas Sarkozy :
"Je tiens à vous adresser mes plus sincères remerciements pour votre message de félicitations et d’encouragements à l’occasion de mon élection à la Mairie de Fontainebleau.
C’est effectivement un immense honneur pour moi que d’être ainsi chargé par les Bellifontains de redonner à Fontainebleau tout son dynamisme et son rayonnement.
Cette élection est aussi la confirmation de l’attachement des Bellifontains au renouveau mais aussi aux valeurs et aux idées de l’Union pour un Mouvement Populaire.
A ce titre, je tiens à vous assurer de toute mon implication et de toute ma volonté pour prolonger, sur le terrain, votre travail au sein de l’UMP. C’est d’ailleurs pour me permettre de travailler concrètement à la vie et à l’évolution que vous présidez que je vous confirme mon adhésion prochaine à l’UMP."

La dissidence permanente en trois dates : 2007, 2012, 2014

Aux législatives de 2007, Frédéric Valletoux n'a pas perdu de temps pour se présenter contre le candidat officiel de son propre parti : 
«L'ANNONCE de votre candidature dissidente pour les élections législatives nous oblige à vous suspendre de votre qualité d'adhérent. Je souhaite que vous renonciez à vous porter candidat.» 
Ces phrases sont signées Jean-Claude Gaudin, président délégué de l'UMP et font partie d'un courrier envoyé hier au Maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, candidat pour la 2e circonscription" (Le Parisien, 14 avril 2007, P.V.).


En 2012, le déloyal élu n'hésite pas à utiliser, dans sa profession de foi des législatives, les photographies de membres éminents de son parti : le Président, Nicolas Sarkozy, le Premier Ministre, François Fillon et les anciens Ministres, Valérie Pécresse (Présidente de son groupe au Conseil Régional), Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusco-Morizet, Michel Barnier et également Rama Yade…, sauf que c'est Madame Valérie Lacroute qui était la candidate officielle du parti.

Le 25 mai 2012, Frédéric Valletoux a été suspendu à titre conservatoire de l'UMP.



En 2014, pour les Municipales, l'Opinion notait : "Aujourd'hui, Frédéric Valletoux, Maire de Fontainebleau (Seine-et-Marne), reçoit le soutien de François Fillon. L'ancien Premier ministre tiendra un meeting à ses côtés. […]
Sur pression de Christian Jacob, président de la fédération UMP de Seine-et-Marne, c'est Richard Duvauchelle qui a été investi. Il s'est appuyé sur le fait que Frédéric Valletoux s'était présenté contre la candidate choisie par l'UMP aux législatives de juin 2012, Valérie Lacroute. Cela lui avait coûté une exclusion de sa famille.
Malgré le choix de l'UMP, le Maire sortant a enregistré l'appui de nombre de figures du parti. Avant François Fillon, il a déjà eu droit à la visite d'Alain Juppé et de Xavier Bertrand, qui avait aussi enregistré un message vidéo à sa gloire".

Le 17 mars 2014, La République de Seine-et-Marne notait l'appréciation du groupe Duvauchelle «Ce défilé d’anciens ministres qui ne connaissent absolument rien à Fontainebleau et qui n’y ont d’ailleurs jamais mis les pieds, traduit l’inquiétude du Maire sortant. Le Maire sortant essaie de réactiver la guerre des chefs de l’UMP en se servant de Fontainebleau. Diviser et cliver notre famille politique et se présenter en dissidence à toutes les élections est décidément le cœur de la méthode Valletoux ».

En 2017, Valletoux soutenait Fillon au début de la polémique : 
https://www.facebook.com/fredvalletoux/photos/a.1527688004185809/1839724199648853/?type=3&permPage=1


Et puis finalement Juppé quand la tempête attaquait trop fortement le candidat officiel.

La dissidence récompensée à la Région

Dès le 16 mai 2017, à peine quelques jours après l'élection du Président Emmanuel Macron, dans Le Parisien, le Maire de Fontainebleau préparait la suite en invitant à "sortir des vieux clivages" et à tendre la main à LaREM.

Des signes ont montré une dégradation rapide.
Le Journal du Dimanche du 9 septembre 2017 soulignait que 75 élus des Républicains, dont Frédéric Valletoux, formaient un groupe autour de Valérie Pécresse, « le mouvement libre ! »

L'Opinion du 27 septembre 2017 nous apprenait que le Premier Ministre le recevrait en octobre avec d'autres Maires : "« Pour l’instant, on est plus dans l’échange qu’autre chose. Il n’y a pas d’organisation. On n’est pas en train d’écrire des statuts », modère Frédéric Valletoux.
Tristesse, le 10 octobre 2017, lorsqu’on apprenait que pour cause de remaniement, le rendez-vous était repoussé.

Le 18 octobre 2017, en récompense de son soutien à Madame Pécresse, Monsieur Valletoux est nommé Conseiller régional délégué spécial au Commerce et à l’Artisanat.

Là, il marque le pas et on croit comprendre qu'il ne renouvelle pas sa cotisation. 

L'Adieu aux Républicains et le ralliement

Le 15 janvier 2018, il fait comme son maître Alain Juppé, en annonçant sur Twitter :
"Avec l'éloignement de @alainjuppe, c'est définitivement la fin du pacte fondateur de l'UMP d'une maison commune des différentes sensibilités  #Droite & #Centre. #UMP marchait sur ces deux jambes, #LR devient unijambiste. Avancer ainsi, pas la meilleure manière d'aller bien loin".

Le 16 septembre 2018, LaREM signalait sur son site que Frédéric Valletoux recevait à son déjeuner de rentrée, les membres du Comité En Marche ! Fontainebleau-Sud-77 à la Faisanderie. Des adjoints de sa municipalité, comme Daniel Raymond et Laurent Roussel y sont déjà prépositionnés stratégiquement.

En 2019, son ancien parti est en déconfiture après les élections européennes.

Le 9 juin 2019, c'est la tribune des 72 élus dans Le Journal du Dimanche et finalement le 5 juillet, le ralliement au parti Agir.
Frédéric Valletoux ne rejoint pas ce parti pour des raisons idéologiques mais parce que la soupe est meilleure ailleurs et que le vent a tourné : mais évidemment il décrit son projet autrement selon l'AFP :
"Agir est au cœur de la refondation politique à laquelle nous assistons en ce moment, en étant moteur de l'alliance des forces de progrès, face à une extrême droite qui cherche à rassembler autour d'elle un pôle conservateur".

Son ralliement avait été préparé par son poisson pilote Madame Geneviève Machery, passée des Républicains, tendance Nathalie Kosciusko-Morizet (qui était venue le 18 février 2016 dans la Cité impériale) au parti vassal de La République en Marche, "Agir", présidé par le Ministre de la culture, Franck Riester. 
Elle avait pu devenir candidate aux élections européennes sous cette bannière avec le soutien de LaREM. Au moins, c'était assumé.

Il aurait pu le faire avant les élections, mais il était plus sûr pour lui d'attendre : on ne sait jamais avec le suffrage universel…

Conclusions (mais à suivre)

On peut se demander si Monsieur Valletoux a jamais été dans un parti pour autrement bénéficier de son aide : la Fédération des Hôpitaux de France, le Conseil régional… Ainsi, lorsque celui-ci est en perte de vitesse, loin de jouer le jeu, il le quitte. Ce qui n'est pas grave en principe, car on a le droit d'avoir des divergences de fond, cela l'est plus lorsque c'est pour des raisons politiciennes. 
Or, il se rallie aux nouveaux forts, non pas pour des raisons idéologiques, mais pour essayer d'avoir des soutiens et des places. 

Un tel parcours, je le regrette, ne peut qu'inquiéter, tant sur la sincérité de ces actions passées comme futures et alerter sur sa capacité à retourner sa veste. 

Aux vrais militants et aux électeurs de La République en Marche, à mes amis centristes, aux citoyens en général, je ne peux qu'adresser un message les invitant à la circonspection et à la prudence. 

Comme disait le Général de Gaulle, "on ne s'appuie pas sur ce qui cède".
Et malheureusement, il y a certaines planches comme cela…