La majorité municipale a voté lundi soir, la vente de la Villa Lavaurs pour 1 770 000€. Plusieurs générations d'écoliers se sont succédées pour aller visiter les collections napoléoniennes qui y étaient entreposées.
Depuis 2010, le lieu était "fermé provisoirement" : 7 ans après, le lieu n'a pas rouvert, la dégradation s'est poursuivie et la majorité municipale le cède aujourd'hui, pour en faire... des logements.
Il nous avait été dit que seul le bâtiment serait vendu et que l'ensemble du jardin serait conservé par la ville. Cependant une partie du jardin sera aussi vendue. En effet, en plus du bâtiment lui-même, une partie du jardin d'enfants (environ 1/3) va être vendue lors de cette cession, réduisant un peu plus la surface de ce lieu apprécié des familles.
La propriété dépecée :
Les cessions de patrimoine ne devraient s'envisager qu'en cas de "coup dur" ou pour participer au désendettement de la Ville : ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Mon collègue Laurent Roussel a repris sur son blog, le 6 mai 2010, un communiqué de notre groupe de l'époque, dont il faisait sien, ainsi rédigé :
"Ce budget n'est équilibré que grâce à la vente du patrimoine (99, rue de France) et au recours à l'endettement. La prochaine victime de cette fuite en avant sera la Villa Lavaurs dont la vente est prévisible pour masquer pendant encore quelques temps l'impasse financière dans laquelle se trouve la ville. Comme le Sapeur Camembert, M. Valletoux rebouche le trou de la géothermie en en creusant un autre..."
C'était tristement visionnaire, 7 ans après.
La majorité actuelle me rétorquera que ce bâtiment n'a plus de projet municipal et qu'il doit donc mourir sur l'autel de la rationalité économique.
Désolée, mais la rationalité n'a rien à voir la dedans. Que je sache, la majorité n'a pas cherché à lui trouver un usage.
En 12 ans de mandat, la majorité a dévasté le patrimoine culturel bâti. Elle a tué le Musée Napoléonien, elle a abandonné la collection du Musée d'Art Figuratif Contemporain et après avoir dépecé et vendu à la découpe l'Hôtel Chamberlant, c'est maintenant au tour de la Villa Lavaurs.
Son parc va être vendu en découpage et là, je m'insurge car nous sommes en pleine incohérence avec le document d'urbanisme qui préconise le maintien de l'ensemble urbain.
Extraits de la note du service des domaines :
Sur la politique financière, 12 biens ont ainsi été cédés depuis 2006, 12 lieux constituant le patrimoine de la ville ont été vendus, pour un montant de 12,3M€ sans que l'endettement ne diminue d'1€. Vendre les bijoux de famille n'est ni souhaitable, ni durable. La preuve, on arrive à la fin des cessions de patrimoine possible et, à moins de vendre les écoles ou la Maison des Associations, il ne nous reste - collectivement - plus grand chose... ce qui est très dommageable.
Un patrimoine bien géré devrait nous permettre de bien mieux gérer nos finances.