Dans la continuité de mes observations précédentes : http://monique-fournier.blogspot.com/2015/06/conseil-municipal-du-1er-juin-2015.html
Le drame de cette Communauté
de communes est double. D'un côté des projets communautaires dangereux et
dépensiers qui ne répondent pas aux besoins du public. De l'autre, des projets
imposés par un Etat aveugle et autoritaire qui se moque de la proximité et de
la volonté du peuple.
A cet égard le Programme
Local de l'Habitat est la synthèse de cet état des choses.
En deux mots : la Présidence,
comme l'Etat, constatent un grave, un très grave problème de vacance d'un parc
ancien. Le plus grand gisement de logements potentiels est situé dans le parc
existant. Au lieu de tirer les conséquences de leurs propres constatations, les
deux compères décident d'imposer la création de logements neufs en masse,
plutôt que de regarder la réalité en face. Comme le dit la Bible : "Personne
ne déchire d'un habit neuf un morceau pour le mettre à un vieil habit ; car, il
déchire l'habit neuf, et le morceau qu'il en a pris n'est pas assorti au vieux."
: le PLH, c'est cela !
Avant de rentrer dans les
principes généraux, je note un point qui me paraît aberrant : le projet
d'installation des gens du voyage à Bellefontaine, à côté des Fougères : je
n'en vois vraiment pas l'intérêt, ni le caractère réel et je ne comprends pas
les avonnais qui ont déjà des problèmes de gestion de la zone.
Je vais donc reprendre ma
démonstration.
A. L'Ancien est oublié
Le Programme Local de
l'Habitat ne répond nullement à l'urgence de la vacance, qui devrait être la
priorité des priorités.
Il y a 2 323 logements
vacants dans la Communauté de communes et
1.388 à Fontainebleau selon l'INSEE en 2011 et 1.541 selon FILOCOM (p.
42-43 PLH).
Le PLH propose de remettre
sur le marché 13 logements vacants par an.
Donc, il faudrait 179 années
pour mettre fin à la vacance (chiffre de INSEE).
L'ancien vacant est négligé,
alors qu'il représente 15,4 % des logements bellifontains selon l'INSEE et
16,6% selon FILOCOM.
Visiblement la vacance est
totalement négligée alors qu'elle ne cesse d'augmenter à Fontainebleau, entre
2006 et 2011, elle s'est accrue de 3,87 % (+ 329 logements vacants).
Le centre ancien est moribond
avec un taux de vacance de 22,2 % !!!
La situation est grave et la
majorité regarde ailleurs, aucun moyen efficace n'est aligné en face !!!
Vacance d'un côté et vacuité de l'autre !
Telle est donc la synthèse
que je fais du Programme Local de l'Habitat : celui-ci est un plan de bétonnage
pur et simple de notre belle cité, alors que l'habitat ancien est totalement
oublié. Bref, l'action publique est nulle face aux problèmes réels.
Les chiffres ont parlé. Ils
ne sont pas contestables.
B. Le plan "béton" de Frédéric
Valletoux
Le Programme Local de l'Habitat prévoit la production de 1 080
logements en six ans, dont 800, situés à Fontainebleau et essentiellement du
neuf. La population induite sera de 2 250 habitants, en appliquant le taux de
2,07 habitants par logement.
Je me demande si tous les
conseillers qui la composent en ont bien conscience, c'est 2250 habitants de
plus, essentiellement dans le neuf.
1. Des conséquences importantes
La création d'emplois reste
faible, les services publics vont devoir être renforcés pour cet afflux de
population, dont on ne connaît d'ailleurs pas les origines et les besoins, avec
donc, un coût. Les voiries et les transports publics, déjà saturés, devront
supporter cette population nouvelle.
Je ne parle même pas de l'architecture des nouveaux quartiers. Je l'avais déjà dénoncé au moment du vote du schéma de cohérence territoriale ! (Conseil municipal du 16 septembre 2013 : Avis sur leschéma de cohérence territoriale (SCOT)).
Je ne parle même pas de l'architecture des nouveaux quartiers. Je l'avais déjà dénoncé au moment du vote du schéma de cohérence territoriale ! (Conseil municipal du 16 septembre 2013 : Avis sur leschéma de cohérence territoriale (SCOT)).
Un mot sur les populations
nouvelles, Mme Svatek, ancienne adjointe, avait hérité d'un poste sur la
"cohésion sociale" en relation avec "l'anticipation et le suivi
des mutations sociales urbaines" (voir : Scène de remaniement à lamairie). Cela montrait bien à l'époque que la majorité se doutait qu'il y
aurait un changement social et sociologique de la population. Il en est de même
pour le projet de caméras, fait pour anticiper les changements sociaux et leurs
conséquences en incivilités.
Dernier mot, sur le marché
local de l'immobilier et notamment de la location qui est actuellement en
dépression. La situation ne manquera pas de
s'aggraver et donc, d'accroître les logements vacants dans l'ancien.
Bref, que la majorité veuille
l'entendre ou non, le programme a toutes les caractéristiques d'une
banlieusardisation, d'une cité dortoir.
L’avenir radieux du développement
de Fontainebleau, c'est le béton, le massacre de son esthétique propre,
l'abandon de son quartier ancien, de ses finances et de ses services publics.
Evidemment, avec les financements des HLM, c'est le plus simple.
Je note ici une certaine
cohérence de l'action de la majorité avec la délocalisation du cinéma, l’oubli
du centre ancien, les constructions neuves dans un style contraire à l'intérêt
patrimonial de la Ville (regardez Magenta, Rue du Mont Ussy), la densification
du moindre site (pensez au Quartier Chataux) etc.
2. un exemple des conséquences : la saturation des transports
Je vais donner un exemple simple,
ce sera plus parlant : les transports, qui jouent un rôle essentiel lorsque 61
% des Bellifontains travaillent en dehors de la commune.
Le PLH se traduit
techniquement par 1 058 voitures nouvelles, compte tenu du taux local
d'équipement qui est de 0,47 voiture par habitant (chiffre INSEE-Institut
National de la Statistique et des Etudes Economiques).
L'essentiel du programme est
situé au Bréau, qui sera donc une quasi-ville nouvelle.
Aucune des conséquences de
cet afflux n'est réellement étudiée, c'est une farce.
Plus de population, c'est
plus de voyageurs, donc plus de besoins de transports, mais voilà, c'est
saturé.
Avec les nouveaux quartiers de Melun au nord, de Dammarie au sud, comme
le fait observer M. Alain Krakovitch, directeur des lignes D et R du réseau
transilien en 2012, la pression urbaine est de nature à aggraver la situation
de saturation actuelle des transports ferroviaires. Selon une étude du syndicat
des transports d'Ile de France, la ligne R (Fontainebleau-Paris) et son tronçon
commun, ligne D sont saturés.
Bref, vous avez compris, on
atteint un seuil de saturation qui doit faire réfléchir sur le développement
urbain : mais cela n'intéresse pas la majorité.
C. Des propositions très concrètes
Notre vision est plutôt un
Fontainebleau rénové, tourné vers le tourisme, l'enseignement, l'emploi et le
logement existant en priorité.
M. Valletoux avait balayé mes
propositions, pourtant concrètes lors de la réunion du 1er juin
2015. Cela montre son degré de sérieux, parce que lui retournant le compliment,
je constate que lui-même, ne propose rien pour répondre aux problèmes réels de
la Communauté.
Je renouvelle mes trois
propositions, confirmées en cela par plusieurs professionnels et enseignants en
immobilier :
Je formule donc :
- renforcer les moyens sur le
sujet de la vacance, mettre en place, non seulement une OPAH (Opération
Programmée d'Amélioration de l'Habitat) mais carrément un établissement public
foncier, chargé de la question ; dans cet intérêt général, la SEM du Pays de Fontainebleau
pourrait, dans un cadre plus transparent, agir au lieu de se disperser ;
- mettre en place des
opérations à moyen terme, qui consisteraient à prendre des baux emphytéotiques
sur les logements vides, les remettre en condition en mobilisant les aides
étatiques et dans le respect, bien sûr du patrimoine, les louer avec une
politique sociale intelligente qui permettrait d'amortir les travaux et en fin
d'opération, les rendre aux propriétaires en état locatif. Je vous invite à
vous renseigner sur un exemple, l'opération « Cœur de Limoges », qui est
d'ailleurs passée sur la Chaîne Parlementaire (coeurdelimoges.fr).
- assurer la cohérence entre
le logement, les services publics raisonnablement offerts et l'emploi local.
Note :
Pour des raisons incompréhensibles,
M. Valletoux a mal compris (ou fait exprès de mal comprendre) mon intervention
(qui avait été en partie déjà prononcée précédemment, et cela sans observation
: http://monique-fournier.blogspot.com/2015/06/conseil-municipal-du-1er-juin-2015.html)
: il m'a accusé "d'amalgames malsains", sur la question, sortie de
son contexte de "l'origine des populations nouvelles".
A cet égard, il a choisi une bien mauvaise querelle.
Lorsque je parle "d’afflux
de population, dont on ne connaît d'ailleurs pas les origines et les besoins,
avec donc, un coût", je fais allusion à la question des voiries et des
transports, dont je parle immédiatement après : "Les voiries et les
transports publics, déjà saturés, devront supporter cette population nouvelle."
Il est question là, de l'origine géographique au sens du lien domicile - travail, de l'accompagnement par les
services publics, dont il faut adapter la situation.
Est ce un scandale ? Il faut lire alors ce qu'écrit le PLH proposé par M. Valletoux.
Voilà le document à "l'origine" du débat : un document de la Communauté de communes :
J'ai cru discerner dans ses propos
une accusation de discrimination de ma part, que je réfute immédiatement.
Je ne tolèrerai, en aucun cas, d’être accusée de racisme.
Je ne tolèrerai, en aucun cas, d’être accusée de racisme.
Ou alors, il faut accuser la Communauté de communes qui écrit en toute lettre cette vérité de La Palice : "On peut présager que les nouveaux emménagés ont des profils différents suivant leur lieu d'origine. Ainsi les ménages issus des plus petites communes de Seine-et-Marne peuvent être des ménages à la recherche des aménités urbaines... "
Lire le document "d'origine":
J'ajoute que la question des populations nouvelles et de la peur qu'elle
représenterait - à tort - pour
certains, n'a pas été soulevé de ma part.
Je note simplement dans le paragraphe
suivant que la majorité bellifontaine avait cru devoir désigner Paule Svatek, adjoint sur
la "cohésion sociale" en relation avec "l'anticipation et le
suivi des mutations sociales urbaines" (sic, voir : Scène de remaniement à la mairie). Cela montrait bien à l'époque que la majorité se doutait qu'il y
aurait un changement social et sociologique de la population.
Il en est de même
pour le projet de caméras, fait pour anticiper les changements sociaux et leurs
conséquences en incivilités. Je ne vois pas en quoi, là, il s’agirait de
racisme !!
M. Valletoux se contredisant lui-même, à indiquer qu'il fallait mettre des
caméras, alors que je me suis toujours opposée à cette mesure, que j'estime
trop idéologique.
(http://monique-fournier.blogspot.com/2012/12/communique-sur-la-video-surveillance.html;
http://monique-fournier.blogspot.com/2012/12/conseil-municipal-di-17-decembre-2012.html
: que je qualifie d' "atteinte aussi grave aux libertés publiques")
Bref, un bel exercice d'amalgame, destiné à diffamer les élus de l'opposition.
Je précise pour vider la querelle que pour moi il faut une vraie mixité sociale, la mixité étant la diffusion des habitations bon marché dans l'ensemble des quartiers et non créer des ghettos.
M. Didier Maus, a d’ailleurs calmé
le jeu, en indiquant qu'il fallait respecter les interventions de chacun et je
l’en remercie.
Certains élus devraient en prendre
exemple et se calmer, car ils manquent de mesure dans leurs différentes
réponses aux interventions de la minorité surtout…
Quant au fond : pas de réponse...
Pour
information :
3 VOTES CONTRE – Richard
Duvauchelle – Monique Fournier et Frédérick Junguenet
3
ABSTENTION – Roselyne Sarkissian – Dimitri
Bandini et Catherine Triolet
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