mardi 22 mai 2012

Conseil municipal du 21 mai 2012 : Avant projet de "requalification urbaine"

LA REQUALIFICATION URBAINE : QUI PAIERA ET QUOI ?

Avant d'aborder ce dossier très important en terme d'ampleur de travaux et de coûts à venir, je trouve qu'il aurait fallu que l'ensemble des conseillers municipaux disposât de l'avant projet complet plutôt que d'un vague résumé.

Si l'on est objectif, la note de synthèse du Rapporteur M. Laprée ainsi que l'annexe, n'explicitent en rien le projet ; elle se borne à collecter des avis épars, sans doute utiles, mais on n'a aucun élément sur les lignes forces de l'AVP.

Je mets au défi quiconque, de me décrire cette requalification avec les seuls documents du conseil municipal.

Voter sans le voir, alors que c'est le document dont on demande l'approbation, c’est quand même un peu fort.

J'aurais presque la curiosité de demander qui est allé le consulter.

Passons.

Sur la concertation

Je relève que tout le projet a trainé en longueur mais que cette longueur n'a jamais permis une discussion en profondeur, l'accumulation de réunions de propagande ne pouvant pas remplacer un débat sur les options. On est loin de la démocratie participative.
Je liste :
-  Exclusion volontaire des associations compétentes en matière de patrimoine et d'esthétique, la majorité a fait le choix de violer la Loi pourtant claire sur ce point (conseils des 14 novembre 2011 et 13 février 2012).
-   Documents parcellaires diffusés au public,
-   Absence d'options et d'alternatives.

La «méthode Valletoux» est simple : dans la concertation avec les esquisses, c'était trop tôt, et maintenant tout est ficelé à l'avance et la discussion n'est qu'à la marge, c'est donc trop tard.
Ce n'est jamais le bon moment.

Le groupe majoritaire actuel a fait le choix ainsi de la propagande et de l'imposition d'un programme par la force.

Sur le fond

Cette soi-disant requalification n'est qu'une vaste réfection de la voirie. Disons les choses, cela n'a rien de scandaleux en soi, même si c'est moins tape-à-l'œil.
Et pourtant, elle est décevante.

Le cahier des charges, en termes de matériaux et de mobiliers urbains, aurait dû être à la hauteur d'un site ancien comme la Ville de Fontainebleau, c'est-à-dire un bel écrin pour le château, mais aussi la prise en considération des usages.
Un architecte d'une équipe, qui n'a pas été retenue, avait pourtant fait une fine remarque : "il faut être modeste face à la beauté des bâtiments".
Mais la modestie peut impliquer l'efficacité et l'élégance.

La question des circulations, si cruciale pourtant, a été lâchement abandonnée après une étude couteuse -  93.903,93 € - en 2007/2008.
C’est le bricolage des sens des rues qui a été choisi plutôt que l'efficacité.
Ce ne sera qu'une occasion perdue de plus dont le mandat Valletoux aura été largement émaillé.

J'ajoute que le seul volet immobilier de l'opération est pire qu'un crime, c'est une faute, comme aurait dit Talleyrand.

Le clou du projet, la place de la République et la Halle (ci-dessous, une illustration un peu "floue").

Le problème est double : l'emplacement et l'esthétique.
Car, le déplacement de la Halle sous le nez des habitants de la résidence «Le Bellifontain» ne sera pas forcément du goût de tous.

Ensuite, le choix du verre est intéressant, mais on peut se demander s'il est compatible avec le caractère traditionnel et historique de la Ville. Quand on voit les petites halles élégantes comme celles dans le Loiret, comme à Jargeau ou Châteauneuf, on regrette le manque d'alternatives, anciennes comme modernes !

Une réflexion est nécessaire, surtout si son coût est de 2,5 M€.

Enfin la question de l'extension des parkings, la place fait l'objet d'une communication incohérente : un coup c'est oui dans Le Parisien, un coup c'est non, dans La République et là de nouveau, il y a une allusion dans l'annexe (voir : Communiqué du 16 février 2012 : Place de la République du nouveau ! Une Halle et un Parking).
On voudrait savoir ! D'autant plus qu'il s'agit d'une de nos propositions qui remontent à 2008 !


Je terminerai en indiquant que le projet du point de vue financier me paraît inquiétant.

C'est d'ailleurs peut-être son coût global de 35 M € qui explique le fait que le projet traine en longueur.

Evidemment, le détail annuel fait frémir.

647.000 €  en 2012, cela peut aller
857.000 €  en 2013, vous ne prenez pas encore trop de risque.

Mais en 2014,  année des élections municipales, donc principalement à la charge de votre éventuel successeur, s'il entend s'inscrire dans la démarche actuelle.   3.800.000 €

3.800.000 €   en 2015

2.900.000 €    en 2016

2.800.000 €    en 2017

...

Je ne continue pas, la suite est du même tonneau (voir le tableau ci dessous).

Lors du débat du 12 décembre 2011 sur le budget primitif,
le rapport de M. Ducros signalait en ce qui concerne cette «requalification» :

«Compte tenu de la conjoncture économique, des problématiques de financement à moyen terme […] le planning prévisionnel est actuellement en cours de révision».

Cela confirme bien non seulement la justesse de nos appréhensions sur ce projet et son peu de crédibilité.

Si tout cela n'est pas une gigantesque opération de communication
pour faire rêver les foules avant qu'elles ne déchantent,

La conseillère municipale, l'électrice et la contribuable que je suis se pose la même question et tous les Bellifontains vous le demanderont :

Où trouverez-vous l'argent ?

Vote contre

Note : M. Laprée a eu le culot de soutenir qu'à chaque fois que l'on me le demandait je ne donnais pas d'avis.
Visiblement, il ne lit pas ce blog et ne m'écoute pas en réunion, car ce n'est sûrement pas ma première intervention sur le sujet. Et des propositions, il y en a ! Il n'y a pas plus sourd, ...
Par ailleurs, je lui rappellerai que je ne suis pas membre titulaire à la commission d'appel d'offre.
Enfin, j'ai demandé le dossier de la requalification le 16 mai 2012, et bien sûr on m'a répondu le 21 mai  2012 à 17H35 (jour du conseil)  qu'il fallait que j'aille le consulter (même pas en prendre copie !) en mairie au lieu de l'avoir par courriel ! 
On se moque du monde, car outre le temps trop court pour en prendre connaissance, les bureaux ferment à 17H30 !
Il a soutenu encore qu'il trouverait la pilule un peu grosse que j'étais contre tout (c'est l'argument ad hominem du pauvre). Difficile d'être contre lorsque l'on n'a pas dossier.

M. Valletoux a soutenu la même chose, en disant qu'en commission, je ne donnais pas mon avis.
Je lui est rétorqué, facilement la perche étant tendue, que je me demandais comment il le savait car on ne l'y voyait presque jamais.

Faut il être au bout pour en arriver à de tels paradoxes.