mardi 27 mars 2012

Conseil municipal du 26 mars 2012 : Délocalisation du cinéma

NO PARKING, NO CINEMA


(tel que prononcé au conseil municipal)

Soyons très clairs dès le départ, pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïté sur mes propos. 
Le cinéma constitue un facteur d'attractivité pour les commerces de notre ville, il constitue un service culturel d'importance.

Son importance n'est pas niée, d'autant plus que les collectivités publiques apportent un soutien considérable à ces opérations.

Je n'ai qu'une ambition : conserver un cinéma en centre ville. 
Il n'y a pas d'autre alternative.

1800 PLACES DE CINEMA = 600 à 900 PLACES DE PARKINGS !

Ce qui est regrettable, c'est que la majorité n'a pas pris la mesure  de ce problème à temps, et notamment celui des parkings. Le choix du Bréau, c'est l'échec de cette vacuité de la politique.

J'insiste là-dessus, parce que le projet de 2009 a échoué sur ce point. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le rapport de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de l'époque que je me suis procurée.
Je cite : 


Quel dommage, parce c'est un très très gros problème.
Je poursuis :

 Voyez donc les besoins en la matière ! Ce n'est pas une plaisanterie.

Voyons alors la réponse de la Ville reprise par la DRAC :
Ce parking a avorté. Mais le parking de Boufflers annoncé par le Maire en 2009, comme l'indique le Parisien du 31 mars 2009 n'est jamais arrivé non plus. Je ne parle pas de celui du Marché, dont il ne voulait pas entendre. La preuve est que la délocalisation est faite pour ce motif.

Mais après ce point du passé, entamons la question du nouveau projet.

Nous avons eu une discussion très intéressante en commission des finances, je me permettrai de citer les réponses faites par M. Valletoux et M. Laprée.

I. UN PROJET AUX COUTOURS TRES FLOUS

Le projet économique, c'est le point fondamental : le projet est-il crédible, validé par des spécialistes de la question ?

Le maire m'a répondu que l'on reverrait cela en Commission Départementale d'Aménagement Commercial (CDAC), c'est à dire l'autorité qui délivre les autorisations d'exploitation cinématographique. Donc pas de réponse.

Pire, on nous demande d'approuver par avance le dépôt d'un dossier que l'on n'a pas. C'est absolument n'importe quoi.
Pourquoi pas un chèque en blanc !?

L'impact sur le commerce, question qui passionne non seulement nos commerçants, mais l'ensemble des Bellifontains, tant on sait que le départ ou l'amoindrissement d'un cinéma en centre ville est grave.
Le projet est clair, le cinéma du centre ville sera maintenu mais en régime dégradé, puisque les films « grand public » en seront retirés !
Certes, il y a une clause de maintien pour 5 ans, mais elle ne donne aucune garantie sur la programmation et n'a pas de sanction. D'ailleurs, j'imagine mal des sanctions si cela tourne mal : le commerce, c'est le risque. Bref, cette clause ne vaut rien.

Le financement ?  J’ai demandé comment il était prévu.
Là, on doit se fier aux assurances que le maire a données, mais sans beaucoup de précisions. On aurait préféré un plan de financement, il n'y en avait pas de disponible. 

J'ai noté que le rapport au conseil communautaire qui prévoyait un investissement de 3 M € de la Société d'Economie Mixte de la Butte Montceau (SEM) avait disparu dans la note de synthèse de ce soir. 
Visiblement on prend les conseillers municipaux pour des idiots.
Je sais parfaitement faire la différence entre 500.000 € de fonds propres et 2.500.000 € en emprunts : dans les deux cas, ce sont des sommes qui ne seront pas investies dans le parc immobilier de la SEM.
Nous le cacher, c'est vraiment ne pas avoir la conscience tranquille.

Le montage avec la « SEM Butte Montceau » est incompréhensible pour les profanes. Pour les autres, le recours à cette SEM n'a aucun sens. 
Signalons, que pour ajouter le soupçon à la méfiance, vous avez indiqué dans un courrier rendu public que les documents de la SEM étaient secrets !

Justement, en ce qui concerne ma question sur les documents produits sur le sujet, et bien je n'ai rien eu. Preuve, qu'ils sont, soit cachés, soit absents. 
On se demande même comment la note de synthèse a été produite : j'espère que ce n'est sur un coin de table.

II. CYNIQUEMENT VOTRE ?

Mais, face à tant d'imprécisions, on voit se dérouler un scénario. Un scénario que certains, peut-être à tort, qualifient de catastrophe.

Le pire est sans doute la réponse, cynique, de M. Laprée : « Le cinéma du Bréau servira à animer le nouveau quartier du Bréau, avec son nouvel hôpital. » 
Là, je ne suis pas d'accord, j'ai été élue pour faire d'abord bien vivre les Bellifontains et non pour ceux qui ne sont pas encore là ! S'ils viennent un jour...

Reprenons le projet, on crée un cinéma au Bréau qui sera un cinéma « grand public », celui du centre ville sera un cinéma croupion avec un programme élitiste, évidemment déficitaire. Cela, c'est dans votre note. 


L'attractivité d'un tel cinéma « Ermitage » sera bien plus faible. Quant au cinéma « Bréau », je ne crois pas que les gens feront la liaison cinéma – centre ville. On se restaurera sur place, c'est prévu ! 
Il est donc paradoxal de donner des fonds publics pour "casser" le commerce du centre ville. C'est la double peine !
On répond à des problèmes réels d'un cinéma, notamment d'accessibilité en voiture, par une réponse totalement inadaptée, en décalage total avec les besoins de la Ville.

Il y a, il faut le dire, un précédent juste à côté de chez nous : le cinéma de Montereau ! Le promoteur du cinéma de Montereau avait promis de conserver les deux cinémas : celui du centre ville et celui implanté, cela ne s'invente pas, au Bréau !.. Celui de Montereau, bien sûr. Et bien, le cinéma du centre ville a fermé !
La preuve est faite par l'expérience de ce qui va nous arriver.

CONTRE-PROPOSITION ET CONCLUSION

Les autres alternatives n'ont pas été envisagées.

Je ne dispose pas du même niveau d'informations, ni des mêmes moyens techniques que la majorité, encore que si l'on s'en tient à ce qui nous est produit ce soir, on puisse en douter.

J'ai noté avec intérêt les projets de parkings autour du site : si cet obstacle était levé, pourquoi ne pas alors revenir sur le site du « Select » ou mieux encore sur Boufflers ? C'est pourtant la logique. Elle a le mérite de sauver le commerce du centre ville, plutôt que de courir à notre perte. 
Et que l'on ne me dise pas qu'il n'y a pas la place d'y maintenir un projet universitaire, au contraire on peut construire cela sur une plateforme de parkings souterrains. C'est la logique de mutualisation.

Conclusion sur le projet présenté : 

-  un projet économique non évalué ni validé, 
- un impact sur le commerce au mieux négligé, au pire sciemment caché, 
- un financement alambiqué dont on ne comprend pas vraiment le recours à une SEM. 

Nous n'avons pas d'éléments techniques sur le dossier. 
Le projet risque à terme de tuer le commerce du centre ville. 

Il n'y a pas d'alternative 

Je refuse donc, de participer au vote d'une telle entreprise.

Note :

Le maire a refusé de me redonner la parole ; je devais évoquer dans un second temps la situation de la Butte Montceau, et les travaux qui doivent y être entrepris et que cette opération financière bizarre risque de mettre en péril. La question sociale n'a pas été évoquée par la majorité.



Le maire m'a reprochée d'intervenir un peu tard sur la polémique des cinémas.
C'est un peu fort de café, car ce point figure pour la premièe fois à l'ordre du jour du Conseil municipal.

Plutôt que répondre sur le reste, le maire a préféré s'en prendre nommément aux membres des associations qui avaient essayé d'avoir un cinéma intégré dans le quartier ancien de la Ville de Fontainebleau, face au Château. Mais, l'argument de la majorité est nul : c'était pour amuser la galerie et noyer le poisson (comme d'habitude). La question des parkings n'a même pas été évoquée par F. Valletoux, preuve de sa gêne sur la question. 

S'en prendre aux associations, alors que le projet n'était pas viable faute de mise en place par la majorité actuelle des stationnements reconnus nécessaires par la DRAC, elle-même, c'est plus que se moquer du monde, c'est refuser de porter une responsabilité pleine et entière dans cette affaire.
Faire croire que les associations étaient capables de mettre à genou un tel projet, c'est ridicule.

Le Maire portera-t-il le surnom que certains élus lui ont déjà accolé : "le fossoyeur du cinéma" ? Nous ne sommes pas loin de le croire, si le pas n'est pas encore franchi.

Quoi qu'il en dise, le maire n'agit pas, et n'assume pas.

Quant au Bréau, pour répondre à M. Laprée, plutôt que de penser à la création d'un nouveau quartier avec de nouvelles populations, il serait peut-être temps de penser à s'occuper des populations qui s'y trouvent actuellement et qui ont un besoin vital de services publics et de commerces de détail. 


La Majorité actuelle n'a pas à se féliciter de sa politique en la matière.

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