Le récent et excellent article de mes collègues du groupe Fontainebleau pour tous (http://www.fontainebleaupourtous.com/article-retour-sur-le-systeme-valletoux--40188350.html), traduit bien, au-delà de toute appartenance partisane, une triste réalité : le maire dédaigne la minorité municipale (minorité en terme d'élus : 8 sur 33, mais pas en terme d'électeurs : 53 % des voix !). Ce dédain va plus loin qu'une simple ignorance, il le conduit à des actes contraires à l'éthique municipale.
Lundi 23 novembre 2009, il y a eu une réunion des conseils de quartiers en assemblée plénière (http://www.fontainebleau.fr/inside.php?id_art=1950). Le règlement des conseils de quartiers - adopté le 26 mai 2008 dans des conditions déjà critiquables (http://monique-fournier.blogspot.com/2009/05/conseil-municipal-du-26-mai-2008.html) et modifié à notre demande le 15 septembre 2008 - comme la courtoisie la plus élémentaire auraient dû conduire le maire à inviter les conseillers municipaux membres de surcroît de ces conseils.
Il ne l'a pas fait.
Nous avons eu la visite de plusieurs ministres (dont le ministre chargé de la relance, M. Devedjian et le ministre de l'agriculture, M. Barnier) et du Président du Sénat M. Larcher, deuxième personnage de l'Etat. La tradition républicaine aurait dû conduire le maire à inviter l'ensemble des conseillers municipaux de quelques bords qu'ils soient.
Il ne l'a pas fait.
Nous demandons régulièrement au maire des informations sur les projets importants concernant les services publics (par exemple, les travaux sur la bibliothèque municipale : http://monique-fournier.blogspot.com/2008/09/question-orale-du-15-septembre-2008.html) ou l'aménagement du territoire (par exemple, les documents de la "Requalification" urbaine : http://monique-fournier.blogspot.com/2009/10/commission-de-lurbanisme-du-12-octobre.html). Chaque année, je lui demande de me donner des informations sur la préparation du budget.
Il ne l'a pas fait.
En résumé et en vrac, l'opposition n'a pas le droit :
- de rencontrer les personnalités de l'Etat en visite à Fontainebleau- de participer au débat général sur les quartiers
- de disposer d'informations précises sur les grands travaux de la ville ou la préparation du budget.
J'ignore évidemment si tous les membres de la majorité ne sont pas dans le même cas et si certains ne se posent pas les mêmes questions que nous.
Cette "privatisation" des institutions démocratiques est anormale : elle signifie que le maire a décidé de gommer ce qui fait réellement la démocratie : le droit à l'existence d'une minorité. Sans opposition, il n'y a pas de démocratie, parce qu'il n'y a pas de débat contradictoire possible. La démocratie, ce n'est sûrement pas la dictature d'une majorité. On en est heureusement à Fontainebleau, encore loin.
Puisque le maire aime tant se réclamer de l'Europe (il est ce week-end du 29/11 à Berlin avec l'Association française du conseil des communes et régions d'Europe), qu'il lise cet extrait de la résolution du 23 janvier 2008 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, valable tant au niveau national que local :
"3. Une opposition parlementaire et extraparlementaire est un rouage indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. L’une des fonctions principales de l’opposition est de constituer une alternative politique crédible à la majorité en place en proposant d’autres options politiques au débat public. En participant au contrôle et à la critique du travail gouvernemental, en évaluant de manière continue l’action du gouvernement et en exigeant de ce dernier qu’il rende compte, l’opposition concourt à assurer la transparence de la décision publique et l’efficacité dans la gestion des affaires publiques, contribuant ainsi à la défense de l’intérêt public et à prévenir des dysfonctionnements et des abus" (http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta08/FRES1601.htm).
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