dimanche 12 avril 2020

L’HÔPITAL ET LE CORONAVIRUS : FRÉDÉRIC VALLETOUX DIT TOUT ET SON CONTRAIRE


Du tout va bien au sauve-qui-peut


Frédéric Valletoux est partout depuis le 1er tour des municipales : on le voit distribuer des masques en qualité de conseiller régional et en sa qualité de président de la Fédération des Hôpitaux de France, assène aux médias des leçons au fur et à mesure du triste événement épidémique que nous vivons.

On constatera que celui qui n’a rien fait pour défendre l’hôpital public de Fontainebleau (notre article ici : https://monique-fournier.blogspot.com/2016/02/conseil-municipal-du-15-fevrier-2016_16.html) s’était montré rassurant sur le système de santé français et avait défendu sa politique de réduction du nombre de lits sur l’hôpital de Fontainebleau. Au début…

Pour ceux qui ont la mémoire courte, petit florilège chronologique :

I. VALLETOUX : LE NOMBRE DE LITS DOIT BAISSER


Conseil municipal du 15 février 2016 : Frédéric Valletoux, « l’activité et la vitalité d’un hôpital ne se jugent pas qu’au nombre de lits »

Monique Fournier : « En 10 ans, de 2004 à 2014, Fontainebleau a connu une baisse de 60 à 45 lits de chirurgie, soit 25 % qui a entraîné une réduction de l’activité chirurgicale de 22,64 %. En obstétrique, on constate la fermeture, en 2011 de 15 lits à Fontainebleau, alors que Nemours a perdu totalement son service et n’a quasiment plus de chirurgie.
Si l’on observe les effets des fusions-réorganisations de la chirurgie pour les 3 hôpitaux, on constate que 83 lits ont été perdus entre 2004 et 2014. »
« Ainsi, le projet d’établissement 2015-2020 prévoit, dans le cadre de la fusion et de la réorganisation qui en découle, un nouvel abaissement du nombre de lits. Le recours à l’ambulatoire (traitement dans la journée) n’explique pas tout. En 2004, on avait 304 lits, aujourd’hui il n’y a plus que 255 lits à Fontainebleau et il est prévu de réduire à 203 lits, soit une perte, encore de 52 lits, avec une fermeture complète des 29 lits des soins de suite et rééducation. »


Frédéric Valletoux : « Sur le fond, M. LE MAIRE estime que l’activité et la vitalité d’un hôpital ne se jugent pas qu’au nombre de lits. Le lit n’est plus le seul critère. Il explique par ailleurs que la France est très en retard en matière de médecine ambulatoire et ce point fait consensus de tous bords. L’évolution des techniques médicales fait qu’aujourd’hui l’hôpital a moins besoin de garder les patients plusieurs jours, ce qui est un sujet de satisfaction. De même, l’hospitalisation à domicile se développe et la prise en charge du patient a totalement changé de nature. Dans le futur établissement public hospitalier, la montée en charge de l’ambulatoire est prise en compte, à hauteur de 60 à 65 % environ, selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé. »
« Il rappelle que le Gouvernement réclame cette année plus d’un milliard d’euros d’économies aux hôpitaux. Jamais un tel effort n’avait été demandé aux hôpitaux français. L’hôpital de Fontainebleau n’échappera pas à l’effort de rigueur qui est demandé, comme les hôpitaux de Nemours et de Montereau. »
« Quant à l’avenir des établissements, il ne s’apprécie pas uniquement au nombre de lits. M. LE MAIRE n’est ni médecin ni directeur d’hôpital et fait confiance aux arbitrages qui sont pris, parfois sous la contrainte. »

Le 12 janvier 2017 : Frédéric Valletoux, « Ce n’est pas tant la baisse du nombre de lits qui est critiquable »


L’Obs, par Boris Manenti, publié le 12 janvier 2017 à 15 h 18 : « Grippe : les hôpitaux en souffrance à cause des lits supprimés par Touraine ? »
« Ce n’est pas tant la baisse du nombre de lits qui est critiquable — il est normal que les hôpitaux participent à l’effort d’économies et il est vrai que le monde hospitalier évolue — mais il faut assumer qu’inévitablement les économies vont de pair avec des réductions de lits », estime Frédéric Valletoux.

II. VALLETOUX : ON A ASSEZ DE LITS POUR LE CORONAVIRUS

Le 27 février 2020 : Frédéric Valletoux, « On a une capacité suffisante en nombre de lits »


Europe 1, le 27 février 2020 à 18 h 43, modifié le 27 février 2020 à 19 h 09,
« On a une capacité suffisante en nombre de lits », et « il n’y a pas un département français qui n’ait pas un hôpital qui puisse accueillir des malades », précise Frédéric Valletoux au micro de Nathalie Lévy. Et d’assurer : « La réponse sanitaire existe ».

Le 27 février 2020 : Frédéric Valletoux, Épidémie de Coronavirus : « On est prêt à faire face », annonce Frédéric Valletoux


La République de Seine-et-Marne, publiée le 27 février 2020 à 10 h 49
Selon Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, les hôpitaux français sont prêts à faire face à l’épidémie de Coronavirus.
Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France et maire de Fontainebleau, était l’invité de France Info ce jeudi matin.

Il a notamment indiqué que l’hôpital français était « prêt à faire face à une situation plus tendue qu’elle ne l’est aujourd’hui, et ce, à travers tout le territoire ».

« On sait par exemple qu’il y a 30 % de médecins hospitaliers qui manquent à l’appel, dans le sens où des postes de médecins ne sont pas pourvus à l’hôpital, mais ça, ce n’est pas lié à la crise du coronavirus, c’est une situation permanente », a-t-il précisé.

Le 10 mars 2020 : Frédéric Valletoux, « Les hôpitaux sont loin d’être débordés »


Ouest-France, Emmanuelle FRANÇOIS
Les hôpitaux sont en première ligne pour faire face aux malades du coronavirus, de plus en plus nombreux en France. Selon Frédéric Valletoux, président de la Fédération Hospitalière de France ( FHF ), le système sanitaire est robuste, et les hôpitaux français, malgré la crise actuelle, sont prêts à accueillir plus de patients.
« On est sur des nombres limités de patients hospitalisés et les capacités d’accueil sont loin d’être débordées. Il y a en France 150 hôpitaux publics mis en alerte sur le coronavirus. Nous avons suffisamment de lits pour recevoir les patients : 5 000 lits sont disponibles en réanimation et nous pouvons en mobiliser presque 4 500 en cas de besoin pour prendre en charge des patients. Une centaine de personnes sont actuellement en réanimation. On a un appareil sanitaire solide, prêt à accueillir plus de patients. »

III. ON MANQUE DE LITS, AU SECOURS !

Le 18 mars 2020 : La FHF demande une « union sanitaire sacrée » pour éviter la catastrophe sanitaire


« Nous sommes désormais passés à un nouveau stade dans cette épidémie et, pour certains de nos établissements, nous parlons de médecine de guerre. » déclare Frédéric Valletoux, Président de la FHF.

Le 27 mars 2020 : Frédéric Valletoux, les hôpitaux d’Île-de-France seront saturés « sous 24 ou 48 heures »

France 24, le 27 mars 2020
Le président de la Fédération Hospitalière de France, Frédéric Valletoux, a estimé vendredi que la capacité d’accueil des hôpitaux d’Île-de-France atteindra ses limites « sous 24 ou 48 heures ».

PAR AGENCE FRANCE-PRESSE
Plus pessimiste, Frédéric Valletoux a déclaré sur BFM TV que « ce qui est arrivé au Grand Est arrive en Île-de-France ( où ) on est aujourd’hui à la limite des capacités », qui seront saturées d’ici « 24 à 48 heures ».
« Il va falloir aider l’Île-de-France, très clairement », a estimé le président de la Fédération Hospitalière de France ( FHF ), demandant aux autorités d’« organiser des opérations de transferts de patients de manière massive » vers d’autres régions et « peut-être aussi avec les pays européens qui sont moins touchés. »
« Sinon, si on laisse chaque hôpital, chaque territoire pris par l’épidémie se débrouiller tout seul, on va vers des catastrophes », a-t-il prédit.

Le 1er avril 2020 : Frédéric Valletoux , « On est au bord de la noyade, il faut changer de braquet »[1]

Le Figaro, par Marie-Cécile Renault, publié le 1er avril 2020 à 19 h 49

INTERVIEW —Le président de la Fédération Hospitalière de France ( FHF ) appelle le gouvernement à prendre des mesures massives pour désengorger les services de réanimation les plus en souffrance.

« On est au bord de la noyade, on est en train de perdre pied. Deux régions sont en très grande difficulté, le Grand Est et l’Île-de-France où les hospitaliers sont en très grande souffrance. Il faut changer d’échelle et prendre des mesures beaucoup plus radicales. Après le directeur de l’ARS Île-de-France hier, je lance à mon tour un appel. Un ou deux TGV médicalisés par semaine, ce n’est plus adapté. Si la stratégie est d’extraire les patients, alors il faut amplifier les transferts, et organiser des transports beaucoup plus massifs vers les capitales régionales ou européennes. »

Le 8 avril 2020 : Les hôpitaux publics demandent « beaucoup plus de moyens » pour les EHPAD

Ouest-France avec AFP, publié le 8 avril 2020 à 18 h 45

Les EHPAD sont en détresse absolue face à l’épidémie de coronavirus et il faut mobiliser beaucoup plus de ressources pour les soutenir, affirme la Fédération Hospitalière de France ( FHF ) dans une lettre envoyée à Olivier Véran et consultée mercredi par l’AFP.
Il est encore possible d’éviter le pire dans beaucoup de structures, estime le président de la FHF, Frédéric Valletoux, dans ce courrier adressé au ministre de la Santé mardi, alors que plus de 3 200 décès liés au Covid-19 ont été dénombrés dans les EHPAD depuis le 1er mars.

Le 6 avril 2020 Frédéric Valletoux , « C’est toute une politique fondée sur les seuls “ critères d’efficience ” qu’il faudra revoir, car ils ont conduit à une réduction massive des lits »

Twitter @fredvalletoux
« Merci @olivierveran de remettre les points sur les “ i ” après des propos du DG #ARSGrandEst inacceptables et condamnables. C’est toute une politique fondée sur les seuls “ critères d’efficience ” qu’il faudra revoir, car ils ont conduit à une réduction massive des lits et des moyens. »

Le 8 avril 2020 : Frédéric Valletoux, « Nous avons devant nous un chantier majeur de dé-bureaucratisation de l’hôpital »

Par Solveig Godeluck, publié le 8 avril 2020 à 17 h 36, mis à jour le 9 avril 2020 à 9 h 20

Le président de la Fédération Hospitalière de France tire les enseignements de l’immense mobilisation pour soigner les patients atteints du coronavirus. L’offre hospitalière de soins est sous-dimensionnée en raison de l’existence d’une couche bureaucratique déconnectée des réalités de terrain, estime-t-il. La régulation se concentre sur les hôpitaux et laisse de côté des pans entiers du système de soins, regrette-t-il.

EN GUISE DE MORALE TOUTE PROVISOIRE…


C’est Frédéric Valletoux qui a raison : il faut supprimer les couches bureaucratiques déconnectées des réalités du terrain.
Et nous avons un bon exemple : la Fédération Hospitalière de France !




[1]           Notons le côté absurde de la formule…

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