jeudi 11 avril 2019

Conseil municipal du 10 avril 2019 : Budget primitif 2019


Que la majorité ne soit pas surprise, malgré le fiasco de la commission des finances de la semaine dernière (voir : http://monique-fournier.blogspot.com/2019/04/commission-impossible.html), à trois élus et irrégulière sans le budget pourtant promis, mes observations seront très classiques, prévisibles diront certains, mais en retour j'attends des réponses très précises. Je ne me satisferai pas de pirouettes politiques, je veux du concret.

On accuse souvent la minorité d'être alarmiste sur le budget, mais je crois qu'elle a raison de l'être sur les options budgétaires, au moins en ce qui concerne les investissements qui devraient être prioritaires.
Je vous en parlerai dans ma seconde partie qui concerne la dette et l'investissement.

Mais d'abord :

I. Quelques observations sur les dépenses de fonctionnement


M. Roussel indique que les dépenses de gestion, notamment le fonctionnement et le personnel ont été limitées, je lui en donne bien volontiers acte.

Cependant, il ne nous est pas interdit de regarder comment ces économies sont dépensées ! Or, comme je le fais remarquer depuis bien longtemps et que le regretté Jean-Alec Ducros avait souligné, on ne dispose pas de rapports sur le fonctionnement des services publics. Bref, en gros on nous demande de voter des dépenses sans en connaître les objectifs, l'efficacité et les résultats.

Je vais prendre deux exemples qui concernent la vie quotidienne de nos concitoyens.

Premier exemple, la sécurité : la ville dépensait 462 k€ en 2005, 588 k€ en 2014 et en dépensera 593 k€ en 2019. Est-ce suffisant ? Est-ce insuffisant face aux incivilités ? Je ne sais pas, personne ne le sait, car on n'a aucun rapport sur un des services les plus importants pour nos concitoyens ! C'est quand même un peu surprenant de ne pas le savoir.
En toute objectivité, n'importe lequel de nos concitoyens ne pourrait voter à notre place. Je n'oserai pas interroger mes collègues de la majorité sur les mêmes questions de peur qu'ils n'en sachent pas plus que moi. C'est aussi dommage – et je le dis sans aucune polémique – car, sans éléments, on ne peut pas organiser un vrai débat sur la politique de sécurité.

Deuxième exemple, la propreté urbaine. J'ai souvent des remarques sur la saleté de la Ville, sur les tags qui restent (que j'ai signalé, au moins deux fois, sur mon blog), etc. La dépense de la fonction 813 – « propreté urbaine », c'était 781 k€ en 2005, ce sera 808 k€ en 2019.
27 k€ en 14 ans, on ne peut pas dire que cela fasse beaucoup pour le cadre de vie. Encore une fois, pas de rapport sur l'efficacité ou la suffisance des moyens !

Je constate que les dépenses de cabinet et de communication sont à la hausse avec + 23,63 %, pour le cabinet et + 15.09 % pour la communication.




Une question en passant, la fonction 024 – « fêtes et cérémonie », c'est 1,252 M € de fonctionnement projeté, je me demande bien ce que l'on dépense dans cette catégorie.




II. L'investissement et la dette

Le Maire indique que je dis toujours la même chose. C'est exact, car la critique que je fais revient toujours sur les mêmes faits et les faits sont têtus. Je pense qu'avec 42 ans au service financier et 11 ans en qualité de conseillère municipale, je peux avoir droit à une certaine crédibilité.

Au coin de ma rue, la voirie ->

Je vais vous donner un exemple sur lequel j'attends que l'adjoint aux finances ou l'adjoint aux travaux publics s'explique sur la voirie, sans détour et avec des chiffres précis.
Comme je l'ai expliqué lors des précédents débats, la voirie Bellifontaine souffre d'un sous-investissement. Ce sous-investissement n'apparaît pas dans les comptes, car il n'y a aucun indicateur prévu par le législateur. Ce n'est pas une bonne méthode néanmoins que de faire des économies sur ce poste, car moins on entretient et plus la voirie se dégrade de manière exponentielle, c'est-à-dire que plus on attend, plus cela coûtera cher en proportion, selon la Fédération Nationale des Travaux Publics.
J'ai relu très attentivement le compte-rendu du Débat d'Orientation Budgétaire, beaucoup de choses ont été dites, mais je n'ai, au grand jamais, eu de réponses sur la voirie. Pourtant j'insiste bien sur ce point à chaque fois.
J'ai pourtant fait des propositions très raisonnables. Et c'est une proposition que je fais souvent et que le Maire semble ne jamais entendre : un état de la voirie et le coût des travaux futurs d'entretien.

Je me permets d'ailleurs de lui dire, pour couper court à son argumentation destinée à faire diversion, que l'opposition serait en mesure de faire des propositions chiffrées si la majorité lui donnait les données nécessaires.

Permettez-moi de conclure sur ce point : ces travaux futurs dont la majorité ne veut pas entendre parler, c'est la dette de demain pour les Bellifontains et les inconvénients d’aujourd'hui avec la dégradation de la bande de roulement : certes, elle n'est pas chiffrée, mais parce que le Maire refuse qu'elle le soit !

Sur les autres priorités d'investissement, on fait un procès injuste à l'opposition : j'ai toujours approuvé, sinon poussé pour le principe, des travaux de l'Eglise, et de la bibliothèque, comme mes questions orales en font foi, M. Roussel qui fut avec moi dans l'opposition pourra vous le confirmer ! Je crois même qu'en 2008, c'était plutôt la majorité qui ne s'en préoccupait pas.

Mais, la minorité a le droit de ne pas être d'accord avec votre requalification urbaine, c'est son droit fondamental le plus strict, car il correspond aussi à une appréciation d'une partie de la population que l'on doit respecter. : non, la place n'est pas réussie, oui, elle a coûté très cher. Et que l'on ne se méprenne pas, le principe même de travaux de réfection d'une place ou des voiries, je l'approuve, mais ce que je n’approuve pas, ce sont la méthode, les résultats et le coût.

Quant à la dette financière, la majorité ne peut plus faire le coup de l'héritage. La dette de la géothermie est épuisée.
Or, le stock d'endettement, dont la majorité se félicite qu'elle soit stabilisée, c'est une autre manière pour dire que l'on ne désendette pas et que l'on perd 500 k€ en charge financière à cause des intérêts, et encore merci d'ailleurs à la baisse des taux !
Permettez d'ailleurs de faire remarquer qu'en 2001 la dette était de 19,793 M€ et en 2005 de 19,562 M€ !
Cette année par exemple, le stock était de 19,513 M€ fin 2018 ;
on va désendetter de 2 M €
mais le montant de l’emprunt pour 2019 est de 3,785 M€ :
bilan on va encore se prendre 1,785 M€.
Total le stock montera à la fin de l'année à 21,298 M€. 
Difficile donc de parler de stabilisation : on est plutôt en hausse !


Voilà de manière claire ce qui nous sépare, que j'ai mis noir sur blanc : alors que l'on me réponde sur l'état de la voirie et de l'efficacité de nos services avec des chiffres, que je demande depuis longtemps ! Prouvez-moi que tout va bien, étude à l'appui, et je suis prête à en débattre !


PS : aucune réponse sur l'état de la voirie... Le Maire confirme implicitement qu'il se moque des états de dégradation des ouvrages. Seule sa requalification urbaine compte.

Pire, le Maire m'a soutenu que dans les dépenses de cabinet, il y avait la vidéo-surveillance : DU GRAND N'IMPORTE QUOI !

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