lundi 27 mars 2017

Conseil municipal du 27 mars 2017 : Compte administratif 2016

Beaucoup de contribuables ne comprennent pas comment, avec de telles dépenses somptuaires, la Ville ne voit pas augmenter son déficit ou être mise sous tutelle.

C'est tout à fait normal, puisque la mairie utilise une méthode de financement éprouvée : sous investir, ne pas désendetter, augmenter les impôts, liquider les actifs.

Je vais détailler cette drôle de méthode de financement :

- sous-investissement chronique dans plusieurs secteurs pourtant prioritaires,
 comme la voirie et gros retard pour l'Eglise et la bibliothèque (il reste 3,116 millions à faire sur un budget évalué à 5,592 millions).
Cette dégradation n'apparaît évidemment pas dans les comptes, car les comptes reflètent la vision financière et non la vision matérielle de la commune : pour autant les contribuables, eux le voient tous les jours !

- non désendettement chronique :
malgré les engagements de la majorité, la Ville ne désendette jamais, puisque le stock de dette est constamment renouvelé.
Vous me direz : et alors ? On n'en vit pas plus mal, une ville qui ne désendette pas, c'est une ville qui investit... On connaît la chanson !
Ce que l'on oublie de dire, c'est que le non désendettement, c'est l'obligation de payer la charge financière de la dette, en d'autres termes les intérêts.
Procédant à une étude cumulative entre 2005 - année de l'arrivée de la majorité actuelle aux affaires - et 2016, j'ai  additionné cette charge, qui aurait pu être utilisée à autre chose : 7,255 millions d'euros cumulés. Baisser la dette, ce n'est pas seulement une bonne pratique, c'est encore gagner de l'argent.

- cession des biens de la Ville se traduisant par un appauvrissement de son bilan d'actif
Entre 2005 et 2016 : il y a eu 8,162 millions de cessions immobilières.
Et en 2017, encore 2,9 millions d'euros avec la Halle à Fourrages.

- augmentation constante des impôts :
en prenant comme base l'année 2005, on est passé d'un produit de 12,603 millions d'euros à 15,100 millions d'euros en 2016.
Les gros ruisseaux font de très grosses rivières. J'ai fait le calcul de la somme de l'accroissement du produit des impôts entre 2005 (base 0) à 2016 (2,497 millions de plus par rapport à 2005, pour cette année- là) : cette somme s’élève au total à 11,727 millions d'euros sur 11 ans. 





Il est vrai que la majorité indique qu'il y a une perte des dotations, participations et subventions. J'ai procédé à la même étude sur le chapitre 74 qui les regroupent : la perte cumulée s'élève seulement à 2,130 millions en 11 ans.

La différence entre l'élévation des impôts et la perte des recettes de dotations est claire et nette.

Bref, avec un tel système, les Bellifontains s'appauvrissent individuellement et collectivement, avec quelques sacrifices en plus. Quant à l'évaluation des services rendus, on peut toujours attendre.

Et pourtant ces bellifontains pourraient s'adresser aux élus et leur dire : de tout cet argent en plus, qu'en avez-vous fait ? 
Eh bien, s'il y a eu quelques investissements utiles, quelques travaux, la majorité pourrait aussi répondre : payer le Grand Parquet à travers une dotation obligatoire pour l’agglomération ou la nouvelle place de la République, accroître la masse de propagande dans les boîtes aux lettres, ne pas investir pour l'avenir tout en maintenant l'endettement qui nous plombe...

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