Le budget proposé est assez extravagant : 19,3 M€ de charges et 20,1M€ de recettes de gestion ainsi que 0,6 M€ d'intérêts de la dette qui donnent une Capacité d'Auto Financement courante de 205 K€.
Avec les charges et produits exceptionnels, on a donc une
Capacité d’Auto Financement négative de - 980 K€.
Certes, certaines charges exceptionnelles sont provisionnelles, mais cela traduit bien un grave problème.
Ce qui sauve pour l'instant l'affaire, ce sont les résultats précédents : le cumul des inexécutions budgétaires successives soit 4,6 M€. Les retards font des excédents budgétaires, mais aussi de très lourds restes à réaliser. Ainsi, ce résultat ne sera pas de trop avec 12,7 M€ d'investissements prévus et un financement propre négatif de - 440 K€.
L'argent nécessaire, la majorité ne l'a pas en disponibilité ! Aucune recette durable n'est trouvée puisque la ville va encore mettre en vente ses biens pour financer des projets, dont l’utilité reste encore à prouver. Je rappelle que c'est 7,8 M€ qui ont déjà été vendus depuis 2006. Mais il n'y en a presque plus.
Cela conduit nécessairement la majorité à reprendre
6,3 M€ de dette nouvelle ce qui fait après déduction de l'amortissement de la dette ancienne (2,3 M€), un solde d'endettement de 4 M€, qui s'ajoute au stock de la dette actuelle soit, 19,7 M€.
Synthèse :
Comment expliquer ce budget ?
DOTATION DE L'ETAT : LE MAIRE CONNAISSAIT LA BAISSE EN 2013
Sur les recettes, force est de constater qu'il y a une baisse des dotations de l'Etat. C'est le moyen que la majorité a trouvé pour justifier le reniement de sa promesse formelle de maintenir le taux d'imposition jusqu’en 2020.
Sauf qu'il ne s'agit nullement d'une surprise découverte après la campagne électorale : le Débat d'Orientation Budgétaire 2013 de l’ancienne majorité signalait déjà cette baisse.
Soit la promesse du candidat Valletoux était inconsidérée, soit elle aurait dû l’amener à prendre les dispositions d'économie nécessaires.
Etant parfaitement informé, c’est donc sciemment qu’il aura trompé l'électeur. Si l'Etat a ses torts, il n'est pas le seul, la majorité porte la plus grande responsabilité.
Le document écrit par la majorité en 2013 qui prouve qu'elle savait qu'il y aurait des baisses de dotation de l'Etat en 2014. Sachant cela, il a fait sa promesse de ne pas augmenter les impôts ! Cherchez l'erreur !
LE POIDS DU GRAND PARQUET
Je constate surtout que la Ville de Fontainebleau est tenue de compenser à la Communauté de communes le coût du Grand Parquet, ce qui ne finit pas d'obérer nos finances. Il y a d'ailleurs un très vif débat sur ce montant de compensation qui déchire la majorité intercommunale.
La Ville d’Avon a ainsi rejeté le rapport financier sur le transfert du Grand Parquet, lors de son conseil du 18 février 2016.
La majorité bellifontaine veut faire payer la facture à la Communauté de communes, mais les élus communautaires sérieux se sont rendus compte de l'astuce.
L'enjeu porte sur une compensation annuelle de 500 à 700.000 €, montant équivalent à la perte de Dotation globale de fonctionnement entre 2012 et 2015.
DES INVESTISSEMENTS MAL PENSES
Le financement de l'investissement constitue également un gros point noir, car les recettes ne sont pas durables. Elles sont constituées essentiellement par des cessions du patrimoine, souvent cédées d’ailleurs, à prix cassés.
Sur les dépenses d'investissements, on ne peut que se féliciter des travaux de la bibliothèque, (avec un bémol pour la suppression du CIO) mais aussi de la rénovation de l'Eglise, que nous réclamions depuis longtemps. On regrette cependant de ne pas avoir plus de visibilité sur le calendrier d'avancement des travaux. Par exemple, la fin des travaux de la bibliothèque était annoncée pour 2013. J'ai la photo du panneau, qui a mystérieusement disparue.
La requalification urbaine constitue un gouffre financier. J'ai noté que les autorisations de programme réduisaient de 32 à 8 M€ cette requalification, en ne considérant qu'une phase au lieu de l'ensemble : il s'agit d'un artifice comptable qui ne dissimule nullement l'étendue du coût global, dont je rappelle qu'il a été voté par la majorité dans son ensemble. Nous ne sommes pas dupes : c'est bien toujours 32 M€.
Ce choix se traduit par une voirie laissée à l'abandon, comme je l'ai prouvé dans une première étude publiée sur mon blog, photos à l’appui : pas d'état des lieux, pas de planification, pas de subventionnement de long terme… Bref, une ville qui se dégrade au profit d'un projet plus fumeux.
Sur les 500.000 € de la vidéosurveillance, je m'interroge sur la pertinence d'un investissement qui a prouvé son inefficacité, y compris face au terrorisme, surtout s'il n'y a pas de gardiennage et uniquement de l'enregistrement. En revanche, il serait utile de réfléchir à un plan de sécurisation des bâtiments communaux notamment face à la malveillance, comme notre église l'a subie, et puis des alarmes anti-incendie (détecteur de fumée). Je ne m'étends pas sur le débat, qui reviendra en cours d'année.