lundi 9 décembre 2013

LA SEM DU PAYS DE FONTAINEBLEAU EPINGLEE POUR GRAVES IRREGULARITES

TRES GRAVES IRREGULARITES A LA SOCIETE D'ECONOMIE MIXTE DU PAYS DE FONTAINEBLEAU DIRIGEE PAR LE MAIRE 

Communiqué de presse

Points clefs

Un rapport d'inspection d'Etat dénonce la mauvaise gestion de la Société d'Economie Mixte du pays de Fontainebleau (SEM), actuellement dirigée par le Maire sortant

La société ne respecte pas de nombreuses réglementations applicables à son statut de gestionnaire de logements sociaux

Le rapport établit que les locataires et travaux locatifs sont relativement négligés, à mettre en perspective avec les projets de délocalisation du cinéma au Bréau qui font appel aux moyens financiers et techniques de la SEM



La Mission Interministérielle d'Inspection du Logement Social (MIILOS) a rendu récemment un rapport accablant sur la gestion de la Société d'Economie Mixte du pays de Fontainebleau (SEM), actuellement dirigée par le Maire sortant.
On rappelle que la SEM a en charge 260 logements à la Butte Montceau et avait une fonction sociale. M. Valletoux a modifié cette orientation en se lançant dans l'aventure, en investissant l'argent des locataires dans le cinéma délocalisé du Bréau. Monique Fournier dénonce depuis longtemps une société anonyme au fonctionnement opaque, plaque tournante des dossiers les plus dangereux de la collectivité (bétonnage et délocalisation du cinéma) : ce rapport lui donne raison.

LES LOCATAIRES NEGLIGES

Le rapport de la MIILOS démontre que les locataires, son cœur de métier, ont été non seulement négligés mais que plusieurs règles fondamentales de la gestion publique ont été méprisées.
Au moment du contrôle, la commission d'appel d'offre et la commission d'attribution des logements ne fonctionnaient pas régulièrement, la convention de moyens avec la Communauté de communes avait été adoptée illégalement par des élus considérés comme intéressés. La situation du Directeur général est ambiguë et mérite des éclaircissements. Aucun effort n'a été fait pour amener les locataires à participer à la gestion ni à exprimer leur opinion sur celle-ci. Lisons le rapport : "Ses projets de développement dans le logement social sont limités et non finalisés. Sa gouvernante est organisée de façon contestable".

IRRESPECT DE LA REGLEMENTATION, STRATEGIE DEFECTUEUSE

Sa conclusion est sans appel : "La société ne respecte pas de nombreuses réglementations applicables à son statut de gestionnaire de logements sociaux et à son statut de SEM (mise en concurrence des prestations). On note notamment le non-respect du taux maximum applicable en 2011 pour les augmentations de loyer, et le non-respect des obligations réglementaires relatives au diagnostic technique amiante, irrégularité déjà soulevée dans le précédent contrôle de la MIILOS et non corrigée."  (Le dernier contrôle remonte à 2007).

En ce qui concerne la stratégie de gestion, pourtant vantée par le Maire sortant, la MIILOS est très sceptique et ne se laisse pas compter : "La société doit corriger les insuffisances et irrégularités constatées, et définir une stratégie à moyen terme cohérente dans le domaine du logement social.".

LE CINEMA DELOCALISE PAR UNE SEM EPINGLEE

Ce rapport n'analyse pas en profondeur une opération, encore trop récente, qu'est la nouvelle orientation de la SEM consistant à gérer un cinéma avec la création d'une filiale civile immobilière (SCI) avec une SARL privée. Un montage plus que curieux. Si l'on gère mal les logements sociaux, gérera-t-on bien les cinémas ? Le public a des doutes et s'inquiète plus que légitimement.

Un grand coup de balai doit être donné dans cette société, c'est urgent.


Quelques éléments extraits du Rapport sur les irrégularités


ATTEINTE A LA TRANSPARENCE POLITIQUE


Le président n'a pas déposé de déclaration de patrimoine auprès de la Commission pour la transparence financière de la vie politique après leur nomination à la tête de la SEM. Après le rapport de la MIILOS, il va enfin régulariser cette illégalité.

IRREGULARITES DANS LA GOUVERNANCE

"Le CA a mis en place en 2008, une commission d'attribution des logements conventionnés qui n'est pas régulièrement constituée (elle ne compte que trois membres au lieu des six requis en application des articles R.481-1 et 441-9 du CCH) et qui ne s'est jamais réunie. Les modalités de fonctionnement de cette commission et les orientations en matière d'attribution n'ont pas été définies."
"La commission d'appel d'offres ne s'est pas réunie depuis sa création en 2008. Les modalités de fonctionnement et les pouvoirs de cette commission n'ont pas été formellement définies (article R.433-6 du CCH)."

ILLEGALITES AFFECTANT DES DELIBERATIONS

"Les administrateurs «intéressés» ont participé au vote lors de l'examen par le CA d'une convention réglementée. Cette convention n'a, par ailleurs, pas été signalée au commissaire aux comptes.
Le conseil d'administration a autorisé la signature de la convention de mutualisation de moyens conclue entre la SEM et la CCPF le 12 avril 2012. En violation de l'article L.225-40 du code du Commerce" "la participation de l'administrateur intéressé peut frapper de nullité la convention concernée."

GESTION DES BIENS ET DES LOCATAIRES

"La SEM a décidé une augmentation des loyers de 1,1 % en 2011 qui est supérieure au taux autorisé".
"Les travaux de remise en état des logements conventionnés effectués par la SEM restent encore insuffisants compte tenu de l'état de vétusté des immeubles. Une réhabilitation complète des immeubles serait souhaitable".

DIRECTION GENERALE EN QUESTION

Parmi les suspicions à confirmer, la situation du Directeur général de la SEM. Celui-ci émarge au budget de la Communauté de communes et au budget de la Société d'Economie mixte. La MIILOS pointe une possibilité de conflit d'intérêt entre sa situation d'agent, de l'actionnaire, contrôleur et d'agent de la Société, contrôlée : bref que sa situation dans l'une empêche la bonne surveillance.


Si l'on doit souligner que le Directeur général assure que ce conflit d'intérêt n'existe pas, ses missions initiales correspondaient en partie avec la stratégie d'aménagement de la SEM notamment sur les emprises militaires et la création d'une hypothétique société publique d'aménagement qui aurait eu un groupement d'intérêt économique commun avec la SEM. Ce point mérite des éclaircissements, mais le contribuable peut déjà s'étonner, à juste titre qu'un tel agent, ingénieur territorial, recruté fin 2011 n'aie pas pris le temps de corriger l'ensemble des irrégularités susvisées !