Il est de tradition en début d'année de présenter ses vœux.
Je voudrais d'abord vous dire que le soutien des Bellifontains qui me lisent et qui m'écrivent me touche et je les en remercie : ce n'est pas toujours facile de défendre l'intérêt du public dans la minorité, pas plus que de refuser le faux consensus. Merci encore du fond du coeur.
En échange de votre soutien moral, je souhaite pouvoir continuer mon travail au sein du Conseil municipal de Fontainebleau et de mon équipe et être plus que jamais vigilante.Je voudrais maintenant vous dire que le travail qui attend la minorité est vaste : nous ne disposons ni des moyens de la majorité ni de l'information que l'on peut supposer qu'elle a (ou devrait avoir),
ni d'indemnités de fonction.
Le travail de l'opposition est pourtant nécessaire, parce qu'il est une nécessité démocratique.Quelques sujets sont particulièrement graves parce qu'ils engagent la Ville pour des années, même lorsque la majorité actuelle ne le sera plus.
Les
affaires financières feront l'objet de ma part d'une
surveillance particulière. Plusieurs points sont inquiétants comme le report du vote du budget en mars 2010 pour des motifs fallacieux, l'insuffisance d'autofinancement pour couvrir un programme d'investissement aussi coûteux que contraire à l'intérêt des Bellifontains : les priorités de la majorité ne sont pas celles des Bellifontains qui attendent d'abord que les services existants fonctionnent.
La commune est contrainte de
vendre ses derniers immeubles, de préparer une
hausse d'impôts.
J'attends beaucoup du nouveau Directeur Général des Services, qui a été directeur financier d'une grande ville, que j'encourage, et j'espère qu'il pourra enfin donner une lisibilité à l'équipement et notamment par une
analyse pluriannuelle de l'investissement que je réclame depuis longtemps et qui permettra de savoir enfin où l'on va.
Les services publics rendus aux Bellifontains sont aussi au centre de nos préoccupations. On parle d'une
augmentation des redevances et tarifs : le principe devrait être qu'il ne peut y avoir de modification dans le fonctionnement d'un service à la population sans que ne soient publiquement affichées les modalités de son fonctionnement et de son financement.
Le patrimoine et l'aménagement de la Ville devront être examinés de très près : le coût de la requalification urbaine paraît disproportionné alors que la voirie est dégradée et une grande partie du parc de logements privés laissés en état de vacance.
La priorité n'est pas à l'investissement dans le neuf, mais à la
consolidation de l'existant, qui le mérite largement.
L'
intercommunalité, qui exclue pour l'instant la minorité, ne doit plus être un sujet tabou réservé à une "élite" : c'est toujours de l'argent et
du même contribuable.
Le maire a cru pouvoir
m'empêcher de poser des questions orales sur l'intercommunalité au motif que cela ne ressortirait pas des compétences du Conseil municipal : tout cela est erroné. La
notion d'affaires de la commune s'étend évidemment à l'intercommunalité. Ainsi, le Conseil municipal désigne les délégués au sein du conseil communautaire, ces délégués rendent compte au moins deux fois par an au Conseil municipal de l'activité de la communauté (ce qu'ils n'ont jamais fait d'ailleurs ! : voir CGCT L. 5211-39), et encore le rapport annuel de la communauté, le Conseil doit donner des avis par exemple sur le projet de plan local d'urbanisme, ….
Or, les seuls élus ayant la légitimité démocratique parce qu'élus directement par la population, ce sont les Conseillers municipaux : ils sont la source de la légitimité des conseils communautaires et donc aussi ils doivent rendre des comptes…
Les Conseillers municipaux ne peuvent plus se désintéresser de ce qui se passe à la communauté de communes : c'est là que se joue des décisions portant sur des services et des équipements municipaux (grande voirie, eaux, ordures ménagères, économie, grand parquet, …).Je souhaite que cesse les
obstacles mis à ma fonction et celles de mes collègues :
- ils entravent le débat démocratique au Conseil municipal : et notamment des interruptions durant mes prises de parole: si la majorité est sûre d'elle, elle peut montrer un agacement courtois lorsque l'on ne partage pas son avis, mais un parti pris permanent d'obstruction est évidemment suspect.
- ils entravent l'information légitime des Conseillers municipaux : je ferai bientôt le bilan des documents que l'on m'a refusés : les Bellifontains apprécieront sûrement les motifs de ces refus. Le travail en commissions est très insuffisant : note remise sur table lorsqu'il y en a : ne généralisons pas, mais les dossiers les plus importants ne sont pas toujours traités avec l'information et l'attention suffisante.
- ils entravent l'information du public : réduction à la portion congrue de la place de l'opposition dans le bulletin municipal, limitation des questions orales,
suppression illégale des procès-verbaux (auquel ce blog tente modestement de répondre).
Je n'appelle pas à plus de "sérénité" de certains de mes collègues, je demande déjà que l'on respecte l'esprit et la lettre de la Loi. Je n'ai pas la prétention d'avoir toujours raison, mais je voudrais que l'on respecte mon travail, mais aussi les électeurs qui ont voté pour notre liste « Fontainebleau Ensemble » comme celle des autres groupes formant le Conseil municipal.
Je voudrais dire enfin à la majorité qu'il n'y a
pas de parti pris dans mes interventions au Conseil municipal : je le fais toujours sur la base d'
éléments précis en ma possession, et je le fais loyalement et, je le crois, honnêtement. Je suis prête à dialoguer avec tout le monde, vous le savez bien, dans le respect des règles.
Je sais qu'il s'agit de vœux très concrets, mais la gestion d'une ville comme la nôtre n'a rien d'anodine et présente un caractère sérieux.
Je vous prie de recevoir mes meilleurs vœux pour 2010 et je souhaite que cette année soit profitable à tous, pour Fontainebleau et tous les Bellifontains !