"Ce n'est pas la girouette qui tourne c'est le vent" disait Edgar Faure.
En voilà un qui a fait de cet adage son credo !
Retraçons l’itinéraire politique de Frédéric Valletoux :
Cela a commencé en octobre 2005, dans le dos de ses colistiers de la première équipe. Le nouveau sans étiquette, n'avait pas hésité à adhérer à l'UMP - sans vraiment les prévenir au départ - dans une lettre de novembre 2005 à Nicolas Sarkozy :
"Je tiens à vous adresser mes plus sincères remerciements pour votre message de félicitations et d’encouragements à l’occasion de mon élection à la Mairie de Fontainebleau.
C’est effectivement un immense honneur pour moi que d’être ainsi chargé par les Bellifontains de redonner à Fontainebleau tout son dynamisme et son rayonnement.
Cette élection est aussi la confirmation de l’attachement des Bellifontains au renouveau mais aussi aux valeurs et aux idées de l’Union pour un Mouvement Populaire.
A ce titre, je tiens à vous assurer de toute mon implication et de toute ma volonté pour prolonger, sur le terrain, votre travail au sein de l’UMP. C’est d’ailleurs pour me permettre de travailler concrètement à la vie et à l’évolution que vous présidez que je vous confirme mon adhésion prochaine à l’UMP."
La dissidence permanente en trois dates : 2007, 2012, 2014
Aux législatives de 2007, Frédéric Valletoux n'a pas perdu de temps pour se présenter contre le candidat officiel de son propre parti :
«L'ANNONCE de votre candidature dissidente pour les élections législatives nous oblige à vous suspendre de votre qualité d'adhérent. Je souhaite que vous renonciez à vous porter candidat.»
Ces phrases sont signées Jean-Claude Gaudin, président délégué de l'UMP et font partie d'un courrier envoyé hier au Maire de Fontainebleau, Frédéric Valletoux, candidat pour la 2e circonscription" (Le Parisien, 14 avril 2007, P.V.).
En 2012, le déloyal élu n'hésite pas à utiliser, dans sa profession de foi des législatives, les photographies de membres éminents de son parti : le Président, Nicolas Sarkozy, le Premier Ministre, François Fillon et les anciens Ministres, Valérie Pécresse (Présidente de son groupe au Conseil Régional), Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusco-Morizet, Michel Barnier et également Rama Yade…, sauf que c'est Madame Valérie Lacroute qui était la candidate officielle du parti.
Le 25 mai 2012, Frédéric Valletoux a été suspendu à titre conservatoire de l'UMP.
En 2014, pour les Municipales, l'Opinion notait : "Aujourd'hui, Frédéric Valletoux, Maire de Fontainebleau (Seine-et-Marne), reçoit le soutien de François Fillon. L'ancien Premier ministre tiendra un meeting à ses côtés. […]
Sur pression de Christian Jacob, président de la fédération UMP de Seine-et-Marne, c'est Richard Duvauchelle qui a été investi. Il s'est appuyé sur le fait que Frédéric Valletoux s'était présenté contre la candidate choisie par l'UMP aux législatives de juin 2012, Valérie Lacroute. Cela lui avait coûté une exclusion de sa famille.
Malgré le choix de l'UMP, le Maire sortant a enregistré l'appui de nombre de figures du parti. Avant François Fillon, il a déjà eu droit à la visite d'Alain Juppé et de Xavier Bertrand, qui avait aussi enregistré un message vidéo à sa gloire".
Le 17 mars 2014, La République de Seine-et-Marne notait l'appréciation du groupe Duvauchelle «Ce défilé d’anciens ministres qui ne connaissent absolument rien à Fontainebleau et qui n’y ont d’ailleurs jamais mis les pieds, traduit l’inquiétude du Maire sortant. Le Maire sortant essaie de réactiver la guerre des chefs de l’UMP en se servant de Fontainebleau. Diviser et cliver notre famille politique et se présenter en dissidence à toutes les élections est décidément le cœur de la méthode Valletoux ».
En 2017, Valletoux soutenait Fillon au début de la polémique :
https://www.facebook.com/fredvalletoux/photos/a.1527688004185809/1839724199648853/?type=3&permPage=1
Et puis finalement Juppé quand la tempête attaquait trop fortement le candidat officiel.
La dissidence récompensée à la Région
Dès le 16 mai 2017, à peine quelques jours après l'élection du Président Emmanuel Macron, dans Le Parisien, le Maire de Fontainebleau préparait la suite en invitant à "sortir des vieux clivages" et à tendre la main à LaREM.
Des signes ont montré une dégradation rapide.
Le Journal du Dimanche du 9 septembre 2017 soulignait que 75 élus des Républicains, dont Frédéric Valletoux, formaient un groupe autour de Valérie Pécresse, « le mouvement libre ! »
L'Opinion du 27 septembre 2017 nous apprenait que le Premier Ministre le recevrait en octobre avec d'autres Maires : "« Pour l’instant, on est plus dans l’échange qu’autre chose. Il n’y a pas d’organisation. On n’est pas en train d’écrire des statuts », modère Frédéric Valletoux."
Tristesse, le 10 octobre 2017, lorsqu’on apprenait que pour cause de remaniement, le rendez-vous était repoussé.
Le 18 octobre 2017, en récompense de son soutien à Madame Pécresse, Monsieur Valletoux est nommé Conseiller régional délégué spécial au Commerce et à l’Artisanat.
Là, il marque le pas et on croit comprendre qu'il ne renouvelle pas sa cotisation.
L'Adieu aux Républicains et le ralliement
Le 15 janvier 2018, il fait comme son maître Alain Juppé, en annonçant sur Twitter :
"Avec l'éloignement de @alainjuppe, c'est définitivement la fin du pacte fondateur de l'UMP d'une maison commune des différentes sensibilités #Droite & #Centre. #UMP marchait sur ces deux jambes, #LR devient unijambiste. Avancer ainsi, pas la meilleure manière d'aller bien loin".
"Avec l'éloignement de @alainjuppe, c'est définitivement la fin du pacte fondateur de l'UMP d'une maison commune des différentes sensibilités #Droite & #Centre. #UMP marchait sur ces deux jambes, #LR devient unijambiste. Avancer ainsi, pas la meilleure manière d'aller bien loin".
Le 16 septembre 2018, LaREM signalait sur son site que Frédéric Valletoux recevait à son déjeuner de rentrée, les membres du Comité En Marche ! Fontainebleau-Sud-77 à la Faisanderie. Des adjoints de sa municipalité, comme Daniel Raymond et Laurent Roussel y sont déjà prépositionnés stratégiquement.
En 2019, son ancien parti est en déconfiture après les élections européennes.
Le 9 juin 2019, c'est la tribune des 72 élus dans Le Journal du Dimanche et finalement le 5 juillet, le ralliement au parti Agir.
Frédéric Valletoux ne rejoint pas ce parti pour des raisons idéologiques mais parce que la soupe est meilleure ailleurs et que le vent a tourné : mais évidemment il décrit son projet autrement selon l'AFP :
"Agir est au cœur de la refondation politique à laquelle nous assistons en ce moment, en étant moteur de l'alliance des forces de progrès, face à une extrême droite qui cherche à rassembler autour d'elle un pôle conservateur".
Son ralliement avait été préparé par son poisson pilote Madame Geneviève Machery, passée des Républicains, tendance Nathalie Kosciusko-Morizet (qui était venue le 18 février 2016 dans la Cité impériale) au parti vassal de La République en Marche, "Agir", présidé par le Ministre de la culture, Franck Riester.
Elle avait pu devenir candidate aux élections européennes sous cette bannière avec le soutien de LaREM. Au moins, c'était assumé.
Il aurait pu le faire avant les élections, mais il était plus sûr pour lui d'attendre : on ne sait jamais avec le suffrage universel…
Conclusions (mais à suivre)
On peut se demander si Monsieur Valletoux a jamais été dans un parti pour autrement bénéficier de son aide : la Fédération des Hôpitaux de France, le Conseil régional… Ainsi, lorsque celui-ci est en perte de vitesse, loin de jouer le jeu, il le quitte. Ce qui n'est pas grave en principe, car on a le droit d'avoir des divergences de fond, cela l'est plus lorsque c'est pour des raisons politiciennes.
Or, il se rallie aux nouveaux forts, non pas pour des raisons idéologiques, mais pour essayer d'avoir des soutiens et des places.
Un tel parcours, je le regrette, ne peut qu'inquiéter, tant sur la sincérité de ces actions passées comme futures et alerter sur sa capacité à retourner sa veste.
Aux vrais militants et aux électeurs de La République en Marche, à mes amis centristes, aux citoyens en général, je ne peux qu'adresser un message les invitant à la circonspection et à la prudence.
Comme disait le Général de Gaulle, "on ne s'appuie pas sur ce qui cède".
Et malheureusement, il y a certaines planches comme cela…
Et malheureusement, il y a certaines planches comme cela…