L’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) héberge des personnes âgées, à temps complet ou partiel et à titre permanent ou temporaire. Il propose et assure un service de soins médicaux et paramédicaux adaptés, des actions de prévention et d’éducation à la santé et apporte une aide à la vie quotidienne adaptée (Code de l’action sociale et des familles - Article D312-155-0).
Les résidents font donc selon les termes même de la réglementation d’une surveillance médicale. C’est pour cela que les résidents des EHPAD sont testés plus largement que la population.
Au plan national (au 2 mai 2020), sur environ 728 000 résidents en EHPAD, on compte 70 767 cas (9,72 %) et 9312 décès (1,28 %).
Toujours selon les bonnes sources décrites dans mon billet précédent, je suis en mesure de communiquer un bilan un peu inquiétant sur les EHPAD de Fontainebleau.
Près de la moitié des résidents contaminés
Il y a actuellement 96 résidents contaminés sur 196, soit 49 %.
12 morts
Toujours sur 196, on dénombre 12 morts liés directement au COVID-19, soit un taux de mortalité de 6,12 %.
2 agents sur 5, contaminés
Les agents sont largement contaminés, 38 sur 99, soit 38.3 %.
En guise de réflexions
Les taux de contamination et de décès des établissements de Fontainebleau sont très supérieurs aux moyennes nationales, il conviendra d’en tirer les conséquences.
Le confinement des résidents a donc été une mesure insuffisante, puisque, des résidents aux agents, la contamination est très importante.
Il est évident que le personnel, qui paye un lourd tribut par son dévouement, et on le voit par un taux de contamination très élevé, n’est nullement à blâmer, mais c’est la déficience de l’organisation sanitaire, pas seulement locale (on fait avec les locaux que l’on a), mais aussi le manque de moyens et de matériel de protection, et cela, c’est un problème national. Il est très difficile de protéger des résidents sans ce matériel, alors que l’on doit avoir des contacts réguliers et physiques avec eux.
Encore fois, il semble que l’impréparation du pays et l’insuffisance des mesures a fait payer un prix élevé à nos concitoyens qui avaient le droit de vivre encore dans la dignité. Les chiffres locaux montrent aussi une prévalence supérieure au reste de la France, ce qui mérite une enquête sur les causes et les remèdes.
Ma dernière pensée va aux malades, aux victimes, et à leurs familles : aux vivants, il faudra du courage, mais aussi de l’engagement pour que cela ne se reproduise plus.